Est-ce bien raisonnable de tout quitter pour ouvrir un gîte ?
Est-ce réaliste d’espérer en vivre ?
Je m’appelle Marion, j’ai 32 ans, je vis à Paris et je suis chargée de communication pour une entreprise de prêt à porter. Je séjourne régulièrement en chambre d’hôtes et je suis toujours enchantée de ces séjours gourmands et chaleureux. Ils me permettent de rencontrer des personnes attachantes et passionnées, qui me donnent toujours l’impression d’être la première à séjourner dans leur belle maison. Tout y est décoré et aménagé avec beaucoup de goût, les petit-déjeuners sont incroyables et les recommandations des gérants, très pertinentes.
Après 2 nuits passées dans le Périgord à me régaler de foie gras, de truffe et de magnifiques paysages, nous voilà déjà sur la route du retour. Nous sommes dimanche, il est 16h passé et j’ai le blues. Le week-end touche à sa fin et dès demain, une nouvelle semaine débutera. Il me faudra mettre le réveil à 6h30 pour ne pas manquer le RER de 7h40.
Ayant été absente pendant tout le week-end, la lessive n’est pas faîte, le frigo est vide et je sais qu’il me faudra acheter un sandwich pour le déjeuner. Ça me déprime et je ne me sens plus la force de vivre dans cette routine qui ne me rend plus heureuse.
Au travail, je me sens appréciée et reconnue pour mes compétences mais personnellement je suis frustrée de ne pouvoir exprimer davantage ma créativité. J’ai envie de me challenger, de voir si je suis capable d’accomplir tout ce dont je rêve : ouvrir une maison d’hôtes en pleine campagne.
J’aimerais avoir l’opportunité de créer de mes mains, de faire des rencontres et de profiter d’une vie plus slow.
Encore 2 heures de route, je me dis qu’il est temps pour moi de me lancer et de rénover cette vieille longère devant laquelle je passe chaque matin pour aller travailler et qui ne demande qu’à revivre et révéler toute sa beauté. Je me tourne vers Baptiste mon mari et je lui dis : “on va le faire, on va ouvrir notre maison d’hôtes”. Il sourit, lui aussi a passé un merveilleux séjour mais il est plus terre à terre et me renvoie immédiatement à la réalité. ”C’est super, et on vivra d’amour et d’eau fraîche”.
Il a pas tord.
Est-ce raisonnable d’espérer vivre d’un gîte ou d’une activité de chambre d’hôtes ? Ouvrir un gite, est-ce rentable ?
Avant toute chose, rentable c’est quoi au juste ? un gîte ou une chambre d’hôtes rentable ça signifie quoi ? Est-ce couvrir toutes ses charges annuelles ? générer des revenus locatifs deux fois supérieurs à ses charges annuelles ? une activité rentable, est-ce pouvoir se verser l’équivalent d’un smic ?
Je comprends immédiatement que c’est à moi de trouver ma propre définition de la rentabilité.
Il reste 1h30 de route, je sors mon carnet et commence ma liste de critères en répondant aux questions suivantes :
- est-ce une activité principale ou secondaire ?
- avez-vous un emprunt à rembourser ?
- souhaitez-vous être en mesure de payer des travaux de rénovation ou d’aménagement ? si oui, à partir de quand ?
- avez-vous besoin de partir en vacances au moins 2 fois dans l’année ?
- avez-vous des enfants ?
- avez-vous un·e partenaire qui conservera son activité principale ?
- êtes-vous propriétaire ou locataire de votre logement actuel ?
- avez-vous des investisseurs pour votre projet ?
- souhaitez-vous embaucher du personnel ?
En répondant à toutes ces interrogations, je me suis rendue compte que la vraie question n’était pas de savoir si ouvrir un gîte ou une maison d’hôtes était rentable, mais à partir de quand ?!
Et j’ai trouvé ça plutôt rassurant de savoir que chaque décision que je prendrai à l’avenir pour donner vie à mon rêve, devrait toujours être orientée selon un seul et même objectif : vivre de ce rêve le plus tôt possible !
Tout n’est plus qu’une question de calcul !
Nous sommes presque arrivés chez nous et je sais que si je veux concrétiser ce doux projet d’ouvrir un gîte ou une chambre d’hôtes, il va me falloir construire un plan d’actions :
1/ Demander de l’aide et pour cela je sais que je peux me tourner vers Les clés du gîte
2/ Travailler avec un expert-comptable sur tout le montage financier
3/ Être patiente et me convaincre que tout ne pourra arriver de suite et que seul le temps et beaucoup de travail me permettront d’atteindre mes objectifs
Dès demain j’appellerai mon père pour connaître le nom de son comptable.
Le blues du dimanche soir laisse place à l’excitation d’entamer un super projet qui, j’en suis certaine, va changer notre vie !
Je ne sais pas quand exactement, mais j’ai décidé que j’allais vivre de mon activité de gîte ou de chambre d’hôtes
