Pour cet épisode je vous emmène à Mombrier à 30min de Bordeaux dans une ancienne maison de famille de 170 ans devenue maison d’hôtes ! Les heureux propriétaires de Maison Groleau, Guillaume et Pierre Louis nous racontent ce qui les a conduit à repartir de zéro en faisant l’acquisition de ce bien chargé d’histoires… Leur projet ? transformer une maison de famille en maison d’hôtes. Rencontre avec un couple ambitieux au parcours inspirant pour qui revenir aux racines est une évidence.
Je vous souhaite une belle écoute / lecture !
Chez Guillaume et Pierre-Louis, propriétaires de la maison d’hôtes Maison Groleau
Attaché à l’histoire de sa maison et à l’héritage familial, Guillaume a tout plaqué pour transformer la maison de famille en maison d’hôtes.
Est-ce que tu peux nous décrire où tu te situes en ce moment ? Et qu’est-ce qui t’entoure ?
Je me trouve dans la cuisine, au bout de la table communale. Dans notre cuisine on a une très grande table et je suis face aux vignes du domaine familial.
La maison est dans ta famille depuis 1852. Ça a toujours été un domaine viticole ?
Exactement. Mes aïeuls sont arrivés il y a 170 ans ici pour faire du vin. Et avant c’était un domaine seigneurial. On continue depuis à faire du vin. Moi je m’occupe de la maison d’hôtes et ma soeur de la partie viticole.
Combien d’hectares y a-t-il pour le vin ?
Il y a 17 hectares pour cette propriété et pour la deuxième il y a 18 hectares.
C’était une volonté de ta part de revenir à tes racines en reprenant la maison de famille Groleau ?
Exactement. On a passé 10 ans à Hong Kong. C’était la maison de mes grands-parents dont a hérité mon oncle. Mes cousins ne voulant pas la reprendre, avec ma sœur nous avons sauvé cet héritage familial en rachetant la maison. Pour ma part j’ai acheté les murs et ma soeur les vignes.
10 ans à Hong Kong… Peux-tu nous raconter ce que ton compagnon et toi faisiez avant et comment vous est venue l’idée de transformer cette maison de famille en maison d’hôtes ?
Moi je travaillais pour le gouvernement français pour Business France, dans l’aide à l’export autour des produits agro-alimentaires. J’accompagnais des entreprises françaises à se développer et à vendre leurs produits sur le marché. Et j’ai fait ça pendant quasiment 10 ans. Pierre Louis était directeur marketing d’un festival d’art (le French May) à Hong Kong autour de la culture française.
J’ai repris cette maison en 2017. À ce moment-là, elle n’était plus habitée. C’était une très belle maison et ça nous attristait de la voir toute fermée. On avait toujours ce projet d’en faire quelque chose. En 2020 on a tout plaqué ! Puis on s’est consacré pendant deux ans aux travaux pour transformer cette maison de famille en maison d’hôtes.
Comment avez-vous été attiré par l’hôtellerie ?
On a eu envie de créer notre propre définition de l’hôtellerie. On a pas mal voyagé et fait des séjours dans des hôtels et maisons d’hôtes en Asie. On a d’ailleurs toujours aimé recevoir à Hong Kong dans notre petit appart de 30 m² ! Faire vivre, partager, raconter l’histoire de cette maison de famille de 170 ans, c’était important pour nous. C’est tout naturellement que le business de la chambres d’hôtes nous a attiré.
Des chambres d’hôtes pas comme les autres car empreintes de votre histoire, de votre personnalité…
Exactement. On est revenu à l’essentiel, en gardant l’esprit de la maison d’hôtes. Chez nous par exemple, il y a une simple table, car on accueille vraiment les gens chez nous. Les gens vivent chez nous, on vit avec eux ! On partage les espaces, ce qui donne une atmosphère très sympa et chaleureuse.
C’était un projet ambitieux. Vous avez quitté vos emplois, donc il fallait que ce projet puisse vous rémunérer tous les deux
Effectivement. On gère cette activité de chambres d’hôtes, avec une petite boutique. Pierre Louis va également ouvrir une brocante. Lui sera indépendant sur cette activité. La brocante ne sera accessible qu’aux clients de la chambre d’hôtes et aussi en ligne. On a prévu d’aménager une partie de la dépendance pour ce projet. Ce qui devait être une salle de mariage va devenir une brocante 😉 D’ailleurs l’ouverture est prévue d’ici quelques semaines !
Transformer la maison de famille en maison d’hôtes
Quels étaient les critères de choix de Guillaume ? Et comment a-t-il réussi à redonner une seconde vie à cette ancienne maison de famille ?
Comment s’est fait le choix des équipements ?
Il a fallu tout meubler. On est des chineurs, on a ramené des choses d’un peu partout, notamment de Hong Kong. On voulait aussi absolument garder des meubles de famille (de toute époque) qui appartenaient à cette maison. On a mixé l’ancien et le moderne. Le micmac des époques et des styles, c’est ce qui donne une personnalité plutôt que quelque chose de très standardisé.
Pour le choix de la literie vous vouliez reprendre ce qui existait dans la maison ou plutôt vous équiper sur du neuf ?
On n’a rien pu garder sinon on n’aurait pas beaucoup de clients (rires). C’était de tout petits lits avec des petits matelas qui dataient de 1852. On a travaillé avec des marques 100% françaises. Pour les couettes et oreillers, on a fait confiance à Dumas Paris et pour le linge de maison on s’est équipé auprès de la marque Greige.
Les clients en sont très contents pour l’instant. On est sur du coton tout simple, blanc.
Au niveau des équipements, vous avez une piscine ?
Oui on s’en est occupé pendant la phase des travaux. On voulait que tout soit opérationnel pour l’ouverture ! D’autant que la piscine ramène pas mal de monde en été. Ça rajoute aussi du cachet au jardin.
L’acquisition de la Maison Groleau et les démarches
Retour sur les grandes étapes des travaux réalisés pour transformer la maison de famille en maison d’hôtes…
On s’était eu au téléphone en juin 2022 tous les deux. Vous étiez à ce moment-là en plein dans les travaux. Comment s’est déroulée l’acquisition ?
J’ai acheté la maison à mes cousins. Ça a été assez facile, car ce sont mes parents qui ont géré cette partie administrative. En effet, j’étais à ce moment là à l’étranger.
Entre 2017 et 2020 es-tu revenu pour démarrer les travaux de la Maison Groleau ?
On avait commencé avec l’architecte pour faire quelques estimations de travaux. Au tout début, on avait le projet de faire une salle de mariage, car on a une dépendance de 300 m² qui pouvait faire office de salle de réception.
Au fur et à mesure qu’on s’impliquait dans les design des espaces, on trouvait dommage d’en faire un gîte. On n’aurait pas pu vivre sur place et on s’est dit qu’il était alors mieux de transformer cette maison de famille en maison d’hôtes. Quand on est arrivé en septembre 2020 ici, au bout de quelques mois on a axé toute l’organisation de la maison sur un projet de chambres d’hôtes.
Comment as-tu trouvé l’architecte ?
C’est la plus connue dans le coin ! Elle ne proposait pas de rénovation, donc on a fait tous les plans nous-mêmes.
Est-ce qu’il y avait d’importants travaux à effectuer pour transformer votre maison familiale en maison d’hôtes ?
La maison était dans un très bon état. Il y avait seulement de très très gros travaux à faire dans la partie cuisine. Sur la partie chambres, il a fallu réorganiser les espaces. Pour cela, on a fait tomber des cloisons et on a créé les salles de bain. Avant on avait 4 chambres à l’étage, maintenant on a plus que 2 chambres avec leur salles de bain privatives.
Quelle enveloppe représentait les travaux ? Avez-vous dû faire un emprunt ?
Autour de 350 000 euros. Toutes nos économies sont passées là-dedans et nous avons fait des demandes de prêts familiaux. Ici on nous a clairement dit que les banques ne nous suivraient pas pour un projet de maison d’hôtes. Ils ne comprennent pas ce nouveau marché, dont ils ont encore une image poussiéreuse. Pour les banques ce ne sont pas des business qui rapportent et qui vont leur rapporter à eux. On a donc emprunté auprès de nos familles.
Combien de temps ont duré les travaux ? Tu connaissais des artisans de confiance ?
Transformer notre maison de famille en maison d’hôtes nous a pris 1 an. C’est notre architecte qui a trouvé les artisans. Ce sont des professionnels qu’on connaissait de par leur réputation ici. Le point positif c’est qu’on a pu signer tous les contrats en août 2021, juste avant les pénuries, la guerre en Ukraine… Du coup, on a eu de la chance, car on a eu très peu de retard concernant la réception des matériaux. Autrement, on était tous les jours sur place avec les artisans.
Quelle deadline vous étiez-vous donnée pour l’ouverture de la maison d’hôtes Groleau ?
Juin 2022. Et dans les faits, ça a été mi-novembre 2022. Ce qui n’était pas plus mal car on a pu prendre le temps, se faire la main et éviter le rush de la haute saison !
L’activité table d’hôtes de la Maison Groleau
En plus des chambres d’hôtes, Guillaume et Pierre Louis se sont lancés dans la prestation de table d’hôtes. Pour l’amour de la cuisine et la joie de recevoir…
Comment as-tu eu envie de passer derrière les fourneaux ?
J’ai toujours aimé cuisiner. Quand on recevait des gens, je cuisinais beaucoup. Alors quand on s’est décidé à ouvrir une maison d’hôtes, on s’est dit que c’était totalement naturel de proposer également une table d’hôtes. C’est aussi ce que cherchent les clients aujourd’hui, car ici il y a peu de restaurants. La maison Groleau se situe en campagne à 35 mn de Bordeaux.
Moi le premier, si je vais dans une maison d’hôtes j’ai envie de m’arrêter, manger sur place sans me soucier de l’heure à laquelle rentrer.
L’expérience se trouve alors non seulement dans la maison d’hôtes, mais aussi dans ce côté épicurien…
Exactement. On a aussi toute une offre de planches apéritives, de bocaux, de cocktails… On aime bien manger et la sélection est pas mal !
Tu mets aussi en avant quelques producteurs et artisans locaux ?
Pour les bocaux, on travaille avec des artisans locaux autour de Bordeaux. Je réfléchis à la possibilité d’en faire aussi quelques-uns, mais ça demande beaucoup de temps. L’idée est de mettre en avant ce que font les gens talentueux.
Cela représente-t-il beaucoup de temps d’aller à la rencontre de ces artisans, tester les produits etc… ?
On a fait ça pendant les travaux, donc on a pu déguster plein de choses. Là, on est très content de notre sélection.
Tu t’es formé en autodidacte ou tu as complété tes savoirs par une formation concernant l’hygiène ?
Non pas encore mais je prévois de faire une formation HACCP.
Vous servez de l’alcool donc vous avez aussi la licence et le permis d’exploitation
Exactement.
Tu fais aussi découvrir le vin que le domaine produit ?
Oui, pendant le dîner on fait des cocktails avec du vin.
La commercialisation de la Maison Groleau
Quelles stratégies le couple souhaite-il déployer pour faire connaître les chambres d’hôtes de la maison Groleau ?
En terme de clientèle, qui souhaitez-vous viser ? Cela s’est-il confirmé avec l’ouverture ?
On imaginait des CSP ++ : des parisiens (30-40 ans) et des belges (50-60 ans). Et en fait depuis le début, quasiment 95% de nos hôtes sont des bordelais qui ont la trentaine. En bref, des locaux qui souhaitent passer un week-end à la campagne.
Ça nous a un peu surpris. Le contexte social avec les grèves explique aussi peut-être pourquoi les parisiens sont moins descendus notamment en train. Au mois de mai, on attend beaucoup d’étrangers.
Vous êtes-vous documentés pour connaître vos obligations et la réglementation ? Est-ce que vous étiez accompagnés par la CCI, l’office de tourisme, un avocat ou un expert comptable ?
Au tout début, on a été aidé par un comptable sur les statuts de la société. La société du vin est dissociée de la maison d’hôtes. Je suis en statut auto-entrepreneur sur l’activité de la maison d’hôtes. Notre comptable nous a confirmé que c’était la meilleure solution.
Pour le reste, la CCI locale ne nous a pas spécialement aidé… En ce qui concerne la recherche d’informations, j’ai trouvé ça très compliqué d’autant que je venais d’Hong Kong où tout est très carré. En France, j’avais du mal à comprendre ce qu’on nous demandait à cause de la contradiction des informations trouvées. Personne n’était capable de nous orienter clairement. C’est un peu le mal de la France…
Quels canaux de distribution avez-vous sélectionné pour commercialiser la chambre d’hôtes ?
On voulait être présents sur le maximum de plateformes. Du coup on fait appel à un channel manager (Reservit), qui est aussi notre outil de gestion. On est présent sur Booking, Airbnb, Expedia… On est aussi très contents d’être référencé sur Enjkey. Ça nous rapporte pas mal de clients. Depuis qu’on est ouvert, c’est 80-90 % de notre clientèle qui arrive par ce canal !
On vient également d’entrer tout récemment sur la plateforme We Go GreenR, qui ciblent des voyages un peu plus “verts” et éco-responsables.
Que pensez-vous du PMS Reservit ?
Ça a été un peu compliqué au départ avec Reservit. Quand on a rencontré des problèmes, je ne les ai pas trouvés réactifs par mail, ni joignables. Puis une fois qu’on les a, les dossiers ne sont pas hyper bien suivis…
Heureusement qu’on n’était pas en pleine saison avec des réservations tous les jours. Mais maintenant ça fonctionne très bien !
On paye 1188 euros/an, sans commission sur les réservations. Il gère aussi bien le PMS que le channel manager sur notre site internet. C’est assez intuitif à s’en servir. On est assez contents.
Pour le site internet, avez-vous fait appel à des prestataires ou l’avez-vous fait seul ?
C’est nous qui avons fait le site internet. Et le logo c’est mon petit cousin designer qui s’en est occupé. Il nous a fait plusieurs propositions, dont la dernière version qui était un vrai coup de cœur !
Instagram est-il selon toi un canal indispensable pour se faire connaître ?
Je ne sais pas trop en fait. Ça donne une visibilité, mais j’ai pas l’impression que nos clients nous trouvent via les réseaux sociaux. Ça se passe beaucoup plus sur Booking ou sur Enjkey. Ils vont voir ensuite notre compte IG pour se rassurer. Mais ça fait partie d’un tout.
Comment tu fais pour inciter les clients à laisser un avis ?
Ils le font tous. On leur demande et ils jouent tous le jeu ! Nos hôtes sont très contents de leur séjour et ils ont aussi envie de nous aider, car ils savent qu’on vient tout juste de commencer.
Ça fait partie d’une stratégie de votre part d’augmenter votre visibilité grâce à un partenariat avec des influenceurs ?
Oui on aimerait le développer plus tard à la fin de l’année ou de la saison en septembre. On voudrait travailler avec des micro influenceurs pour favoriser le bouche à oreille, car on est sur une maison familiale et la dimension humaine est importante.
Avez-vous fait appel à un photographe professionnel ?
On a nos propres photos et une photographe qui est venue sur une journée pour shooter.
On en refera cet été avec quelqu’un d’autre ! C’est surtout Pierre Louis qui prend les photos avec son téléphone.
Le quotidien chez Guillaume et Pierre Louis à la Maison Groleau
Comment se passe la vie à la maison quand on décide d’accueillir ses hôtes sous le même toit ? Et quelle est l’organisation de Guillaume et Pierre Louis pour gérer au mieux leur prestation de table d’hôtes.
Votre espace privé est-il aussi dans la maison ?
Effectivement on partage la maison. Nous on habite au-dessus de la cuisine, sous les combles. C’est cosy, assez charmant. On voulait un endroit pour déconnecter. On a un coin salon, une chambre, un dressing et une salle de bain.
Votre cuisine principale est la seule cuisine de la maison ?
Exactement. On mange, on vit dans la maison. On retourne à l’essentiel du concept de maison d’hôtes…
C’est vous qui vous occupez de l’entretien du linge ?
On le fait sur place avec Pierre Louis. On repasse aussi à tour de rôle. D’abord une fois les draps secs, puis sur les lits.
Vous faites un stock important pour faire du roulement ?
Oui exactement, on a 3 jeux par chambre toujours prêts.
Tu sèches à l’extérieur ton linge ?
Pour le moment, on a un sèche-linge. On voudrait aménager un espace buanderie couvert pour sécher le linge à l’extérieur. Comme une sorte de préau.
Combien avez-vous de paires d’oreilles par chambre?
On propose 1 oreiller carré et 1 oreiller rectangulaire par personne. Les gens choisissent celui qu’il préfère. Il y en a un plus ferme que l’autre.
Vous avez des couettes par saison ?
En fait on s’est équipé de couettes 4 saisons : 2 couettes qui se lient ensemble pour l’hiver avec une couette de 300 g pour le printemps ; une de 200 g pour l’été. Mais celle d’hiver est trop chaude. Celle de printemps peut suffire pour l’hiver, car elle est déjà très chaude.
En terme d’organisation, est-ce que vous êtes aidé ?
On fait tout tout seuls. Le but à terme c’est que je m’en occupe seul du fait de l’ouverture de la brocante. Même si c’est compliqué, j’aurai forcément besoin d’aide. Pour l’instant on a que 3 chambres donc ça va relativement vite. Avec 5 chambres, il faudra qu’on soit aidé.
Est-ce que c’est la partie cuisine ou ménage qui te prend le plus de temps ?
La partie cuisine pour la préparation de la table d’hôtes.
Est-ce que tu peux nous décrire une journée type ?
Je me lève dans les coups de 6h30-7h. Ça me laisse 1h pour préparer le petit-déjeuner.
Je réponds ensuite aux emails (partie admin) en attendant que les clients se réveillent. Je m’occupe de leur petit-dej jusqu’à 10h-10h30. Puis soit je vais au marché pour préparer la table d’hôtes, soit je m’occupe du ménage (Pierre Louis ou moi).
Le but est qu’à 12h30-13h les chambres soient toutes rangées et prêtes à accueillir les prochains clients. De 13h à 16h je cuisine car les clients arrivent à partir de 17h et il faut que la cuisine soit nickel. Puisqu’il faut accueillir les clients, leur offrir un apéritif, être pleinement disponible…
À 19h30 on passe à table. Généralement ce sont des dîners qui durent assez longtemps jusqu’à 23h-00h. Puis on range, on prépare la table du petit-déj et c’est reparti !
Combien de temps tu prends par chambre pour faire le ménage ?
Pour une salle de bain, on met une vingtaine de minutes. On a essayé de ne pas surcharger pour éviter de faire la poussière. C’est le repassage qui prend le plus de temps (compter 20 à 30 mn sur les housses). On met 40 à 50 mn par chambre.
Tu changes le menu tous les jours ?
À peu près, ça dépend de ce que je vais trouver au marché et des produits disponibles. Cela dépend aussi des clients, des allergies éventuelles/régimes … On a une base de quelques plats. On n’a pas de recette écrite, je ne reproduis jamais le même plat. Ça va toujours changer, selon l’humeur et l’inspiration…
Tu distilles aussi une inspiration asiatique dans cette cuisine de terroir ?
On a longtemps vécu à Hong Kong, donc on connaît des techniques de cuisson, des épices trouvées pendant nos voyages. Mais il faut l’amener par petites touches pour ne pas mélanger les cultures. Ça fait discuter et faire découvrir de nouvelles choses pour nos hôtes.
Tes clients restent une nuitée en majorité ?
Depuis l’ouverture, c’est une nuitée généralement. À partir d’avril les hôtes (parisiens, étrangers…) restent plutôt 3 à 4 jours. Ce n’est plus le même profil de voyageurs.
Dans ce cas-là, tu leur demandes de confirmer leur présence à la table d’hôtes ?
Déjà ils peuvent la réserver en ligne quand ils font la réservation de leur chambre sur notre site internet. Pour les jours suivants, on leur envoie un message pour leur demander s’ils veulent être des nôtres. On a besoin de savoir 48h en avance, parce qu’on fait que du frais et qu’on travaille avec des produits de saison.
Tu sers à l’assiette ou le plat au centre de la table ?
A l’assiette 😉 (avec un joli dressage). On fait tous les deux les menus avec Pierre Louis. J’ai un peu moins d’inspiration sur les desserts. Et sur ce point, mon conjoint me donne beaucoup d’idées.
Son job c’est d’animer les dîners car c’est lui qui reste le plus à table.
Ce sont toujours des moments agréables ?
C’est toujours agréable, d’autant que ce n’est pas tous les soirs que l’on reçoit. L’été on a prévu de proposer la prestation de table d’hôtes seulement deux fois par semaine pour pouvoir souffler.
C’est aussi pour ça qu’on a développé la planche apéritive… ce sont des choses qui ne nous demandent pas trop de temps !
Ça reste très fatiguant de gérer la table d’hôtes, même si c’est toujours un super moment. Ce sont nos plus beaux souvenirs de l’activité, car on a l’impression de tous se connaître.
On te demande les recettes de tes plats ?
Oui, je n’ai pas de copyright sur les recettes alors je donne des conseils volontiers !
Sur tes petit-déjeuners faits maison, qu’est-ce que tu proposes ?
Le pain vient de la boulangerie. Par contre, on ne propose pas de viennoiseries à cause de l’impact carbone (prendre la voiture tous les jours pour aller en acheter). Du coup, je me lève un peu plus tôt pour proposer quelque chose de cuisiné : autour des fruits, des gâteaux, des crêpes…
As-tu calculé ton coût moyen sur tes prestations petit-dej et tables d’hôtes ?
C’est un peu compliqué car ça peut évoluer en fonction des produits. Une brioche va me coûter beaucoup plus cher que des crêpes par exemple. Mais on a réfléchi à ce que tout ça soit rentable sur l’année.
Est-ce que vous avez le projet d’avoir un potager ? Des arbres fruitiers ?
On a déjà des fruitiers sur la propriété. Cette année j’ai fait mes semis (tomates, courgettes…).
J’aimerais être autonome le plus possible, ne serait-ce que pour l’avantage gustatif et car ça reste aussi une solution très économique même si ça demande beaucoup de temps.
Vous avez des poules ?
Non mais c’est prévu ! On veut d’abord finaliser les espaces extérieurs, il y a encore énormément de choses à faire. D’ici mai tout devrait être calé !
Aujourd’hui est-ce que vous suivez le prévisionnel que vous vous êtiez fixé ? Comment vous vous positionnez ?
Non pas du tout. Car on a commencé sur une période ultra creuse. Par contre, là où on est au-dessus c’est sur le panier moyen de nos clients (sur la table d’hôtes et l’épicerie). C’est encourageant !
Dans le rétroviseur de Guillaume et Pierre Louis de la Maison Groleau
Il est temps de regarder le chemin parcouru jusqu’ici, de prendre le temps de se féliciter de tout ce qui a été accompli et se remémorer les plus forts souvenirs …
Quelles sont les principales leçons que tu retiens de votre parcours ?
Être patient et savoir prendre sur soi pendant les travaux. C’est vrai que l’ouverture de la maison Groleau n’a pas été facile. On s’imagine qu’on va être complet dès les premiers mois. Mais dans la réalité ça ne se passe pas comme ça. Ça demande beaucoup de travail ! Aujourd’hui on voit que ça porte ses fruits.
Quelle est la plus grosse difficulté à laquelle vous avez été confrontés ?
L’attente des clients ! Surtout les premières semaines, car on a ouvert en novembre qui est généralement une période hyper calme du côté des réservations. Les travaux n’ont pas été si galère.
Ton plus beau souvenir au cours de l’activité depuis la reprise ?
Le premier jour. C’était le 12 novembre. A 18h une anglaise a appelé pour réserver et là ça a été le rush, la panique à bord ! C’était une influence anglaise qui nous a fait beaucoup de publicité.
C’était hyper cool. On s’est assis avec elle au salon, on a papoté. On est toujours en contact avec elle.
Quels sont les 3 conseils que tu donnerais à une personne qui souhaite se lancer et ouvrir une maison d’hôtes ?
- ce qui est important c’est de se différencier, être honnête avec soi-même et proposer quelque chose qu’on aime. Les clients le ressentent tout de suite ! On n’est pas là que pour le business, ce n’est pas le but premier. L’important est d’avoir une offre authentique.
- avoir de la patience car Rome ne s’est pas faite en un jour.
- bien tout planifier avant l’ouverture et tester avec la famille et amis pour faire un rodage. Ça nous a permis de faire des ajustements et d’avoir un retour clair et précis sur notre offre.
Si on peut se le permettre, il faudrait aussi dormir dans les chambres pour les tester soi-même, se rendre compte de certains détails afin de se mettre à la place des clients.
Pour conclure…
Il est bientôt l’heure de se quitter, mais avant, petit partage d’inspirations …
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Pour finir en musique, quel titre illustre le mieux l’état d’esprit de la Maison Groleau ?
Clara Luciani “La Baie”.
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Photographe : Lili Renée
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