Partir vivre au vert pour ouvrir une maison d’hôtes

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Pour cet épisode je vous emmène en Bourgogne du Sud dans un lieu unique composé de quatre chambres d’hôtes, un gîte et une table d’hôtes. Dans un cadre vert exceptionnel, se déroulent réunions de familles, escapades en amoureux, et bientôt événements et séminaires d’entreprise… Ce projet est celui d’Emeric et Laura, un couple de trentenaires ambitieux décidé à changer de vie et à partir vivre au vert pour ouvrir une maison d’hôtes.

Je vous souhaite une belle écoute / lecture !

Chez Emeric et Laura, propriétaires de la Maison Tomette Singulière

En quête de sens et d’un métier plus humain, Emeric et Laura se sont lancés dans l’aventure de la maison d’hôtes…

Pourriez-vous me dire où vous êtes et ce qui vous entoure ?

Emeric : On se trouve dans notre maison juste à côté des chambres d’hôtes et du gîte. On est situé en Bourgogne du Sud dans un petit village de 250 habitants. Les vignes sont à un quart d’heure de chez nous. Par contre, en face de chez nous il y a des vaches et des chèvres.

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Vous faisiez quoi avant ?

Laura : On était à Paris où on exerçait nos jobs respectifs. Moi j’étais commerciale dans l’hôtellerie haut de gamme, dans l’organisation de séminaires d’entreprise dans les hôtels, en France et à l’étranger.

Emeric : j’ai commencé comme commercial dans l’agro alimentaire et ensuite dans la publicité digitale. Puis j’ai été consultant dans le même domaine d’activité.

Qu’est-ce qui vous a fait quitter Paris et partir vivre au vert pour ouvrir une maison d’hôtes ?

Laura : On était très heureux dans notre vie parisienne. En revanche, on a remarqué qu’il nous manquait un petit truc dans notre quotidien. On s’est vraiment dit qu’on voulait un projet à deux. On a pris la décision de suivre un programme “Switch Collective” individuellement.

Les conclusions étaient similaires en termes d’envies. On voulait faire quelque chose qui ait plus de sens et remettre l’humain au centre. Tous les deux évoluons au sein de grandes entreprises internationales…On n’arrivait pas à trouver notre place là-dedans. On voulait créer quelque chose tous les deux, partir vivre au vert pour ouvrir une maison d’hôtes, pour être au plus proches des autres.

On a pris le temps de construire notre projet. On a eu la chance de quitter nos jobs en rupture conventionnelle pour création d’entreprise. En France, on a beaucoup de chance de pouvoir compter sur des structures qui aident les entrepreneurs. Emeric a gardé son travail et moi j’étais à temps plein sur un business plan pour ficeler tout ça et planifier notre projet.

Le projet de chambres d’hôtes est celui qui est sorti de façon la plus évidente ?

Emeric : C’est ressorti assez naturellement. Cette réflexion sur nos ambitions et envies a duré 6 semaines. Ce projet était en cohérence avec ce qu’on voulait ainsi que nos valeurs et nos principes.

Laura : Le fait d’être à la campagne, accueillir, chouchouter les gens, rassembler les hôtes dans un lieu à part c’était ce qui nous motivait !

Emeric : Ça on le faisait un peu avant, car on recevait tout le temps chez nous. Donc c’est un peu la même chose, avec des inconnus qui potentiellement peuvent devenir des amis.

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Comment êtes-vous arrivés en Bourgogne du Sud ?

Emeric : Pour plusieurs raisons :

  • le côté professionnel : on voulait être pas loin d’une autoroute (A6). Là, on est à 20 minutes.
  • un endroit stratégique : être au centre de la France pour toutes les personnes qui vont dans le sud (hollandais, belges, parisiens…).
  • une région viticole : car on a une passion pour le vin… une façon d’allier pro et plaisir !

Le choix de l’hébergement

Quels étaient les critères de choix d’Emeric et Laura ? Et quelle est leur conception d’un séjour au vert ?

Comment s’est passée la visite ?

Laura : En fait, on était ouvert à tout type de bien. On était partants pour faire de la grosse rénovation ou trouver une maison déjà rénovée. On avait des critères très précis de sélection. Après, les travaux engagés c’était le “bonus”. On voulait absolument une bâtisse à part pour y habiter de façon indépendante. On cherchait un lieu avec une grange à rénover pour organiser des événements ou séminaires d’entreprise. On voulait de grands espaces à l’extérieur. Le but c’était que la piscine soit déjà construite, d’avoir une bâtisse pour les chambres d’hôtes et un gîte.

Cette maison cochait toutes les cases. Elle avait été rénovée par l’ancien propriétaire sur les gros postes : toitures, huisseries, façades. Donc elle était super bien isolée. Mais il y avait quand même deux bâtisses qui n’étaient pas rénovées, donc ça nous laissait un peu de liberté. En revanche, c’était une super bonne base de travail, et c’est ce qui nous a convaincus !

On ne s’est pas parlé pendant toute la visite. Moi j’étais en ébullition totale et Emeric je le sentais plus sur la retenue et concentré. En remontant dans la voiture on s’est dit : “bon ben on fait une offre !”. L’agent immobilier était super chouette. On est tombé sur une belle personne qui nous a beaucoup aidé dans les négociation. L’offre a été acceptée puis il y a eu toute la suite du process avec les notaires et banques.

Pour quelles raisons la personne qui avait fait les travaux de gros œuvre a quitté la maison ?

Laura : C’était un projet familial qui n’a pas abouti. Pour des raisons personnelles il est parti prématurément. Il avait fait des travaux pour s’y installer sur la durée, donc on est tombés pile au bon moment. Il avait envie de partir et on s’est rencontrés à ce moment-là.

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Partir vivre au vert pour ouvrir une maison d’hôtes : les démarches

Quelles démarches le couple a-t-il dû effectuer pour obtenir des renseignements avant de se lancer dans le projet ? Comment s’est déroulé l’obtention des labels ?

Quels étaient les délais/plannings après avoir établi votre business plan ?

Laura : Ça a été relativement rapide. On a fait le programme Switch Collective sur juin et juillet. En parallèle, je continuais le business plan et on a vraiment activé tout ce qui nous semblait logique. On a contacté la région, le département, l’Office du Tourisme, la CCI… Tout ça dans le but de faire une étude de marché et savoir sur quels tarifs et comment on allait se positionner. On avait notre petite idée mais on voulait confirmer tout ça.

La Bourgogne c’est aussi notre région de cœur, car on est tous les deux de la région Rhônes-Alpes. On connaissait de par notre enfance la région, mais c’est différent d’y vivre. Quand on était à Paris, on a décidé de passer quelques week-ends à partir de septembre pour s’imprégner de la région et “vérifier” si ça allait nous plaire.

Et comme on aime quand même bien actionner les choses, on a vite pris contact avec des agences immobilières. En 2 week-ends on a fait 15 visites de maisons en septembre dont celle où on habite actuellement. Donc c’est allé très vite ! On a fait une offre… et début novembre c’était accepté ! Et on a eu les clés en mars 2019.

Y’a t’il eu des couacs ?

Laura : Comme toujours pour un projet comme ça, ça ne peut pas être direct et immédiat. Mais ça s’est bien fini.

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Comment avez-vous été inspiré concernant le choix du nom Tomette Singulière ?

Laura : Le nom était très compliqué, on a passé des soirées à faire du brainstorming dans tous les sens, à tomber sur des jeux de mots ou sur des noms qui existent déjà. Pour la petite histoire on a déposé nos statuts avec un autre nom donc on s’est donné quelques semaines pour vite changer. On a rapidement trouvé une fois qu’on était dans la maison. On le cherchait depuis Paris quand on était dans l’acquisition du bien. En arrivant ici, ça s’est très vite décidé.

Dans les 2 maisons, il y a des tomettes au sol. Ce sont des carreaux en terre cuite. Dans chacune de ces maisons il y a des pattes de chat ou une lettre effacée, donc on a trouvé ça singulier. Ce nom donnait un avant-goût de la maison.

Emeric, est-ce que tu as fait une formation ou obtenu un permis d’exploitation pour pouvoir faire la table d’hôtes ?

Laura : On a la licence petite restauration pour servir de l’alcool (jusqu’à 18 degrés dans le cadre d’un repas).

Emeric : Il y a juste moi qui l’ai faite, pendant une journée. C’est beaucoup de bon sens. Il n’y a pas du tout de contrainte comme la restauration. C’était vraiment pour être sûr qu’on faisait bien les choses.

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Est-ce que vous faites appel à d’autres prestataires car j’ai l’impression que vous gérez beaucoup à 2 ?

Laura : On a une aide ménagère depuis le début. Elle nous aide 12h par semaine pour le ménage et le repassage (selon le planning et les réservations). C’est super mais pas assez ! On aimerait à terme ne plus avoir à gérer le ménage, mais ce n’est pas du tout le cas pour l’instant.

Vous n’avez pas encore trouvé la ressource humaine pour vous épauler ou s’agit-il davantage de ressources financières ?

Laura : On ne trouve personne pour nous épauler. Au début, on cherchait davantage un contrat saisonnier. Depuis que notre activité est en place, on cherche un prestataire à l’année. Pour autant on n’arrive pas à compléter ce contrat.

Avez-vous des astuces pour recruter ?

Emeric : Comme notre aide ménagère est avec nous depuis le début, on l’a fait qu’une fois. On aurait besoin de quelqu’un les mercredis et dimanches donc ça complexifie les choses.

Laura: Pôle emploi et des boîtes de prestations qu’on avait sollicitées, ainsi que le bouche-à-oreille car à la campagne ça fonctionne aussi bien comme ça.

Emeric : On ne perd pas espoir !

J’ai vu que vous recommandiez une prof de yoga. Vous avez fait un partenariat avec quelqu’un du coin ?

Laura : De notre village figure-toi ! On a la chance d’avoir une prof de yoga dans le village. Je vais aux cours tous les lundis soirs. Elle intervient soit à la maison soit chez elle (à 200 m à pieds) pour des clients des chambres d’hôtes ou du gîte. On les met en relation pour qu’ils la payent directement.

Est-ce qu’elle propose un tarif préférentiel pour vos clients ?

Laura : Oui et comme on s’entend bien et qu’on s’apprécie beaucoup, elle essaye toujours d’arranger pour que l’agenda coïncide selon les horaires demandées par nos clients.

S’agit-il d’une demande importante de la part de vos clients ?

Laura : Cela représente 1 réservation sur 10. Ça n’aboutit pas à chaque fois mais ça suscite l’intérêt !

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J’ai vu que vous aviez également le label Qualité Tourisme, c’est exact ? Comment ça se passe pour l’obtenir ?

Laura : Effectivement on a obtenu le Label Qualité Tourisme. Ça se passe sur audit. C’est un client mystère qui vient de façon non annoncée. On reçoit en amont une grille avec une sélection de critères.

Vous l’aviez cerné ou pas ?

Emeric : Carrément ! Il s’est annoncé au moment du check out en se présentant officiellement. On fait le point à ce moment-là pour (re)parcourir toute la grille, voir ce qui est à changer/améliorer. S’ensuit une commission.

Était-il satisfait au moment du check-out et positif dans son retour ?

Laura : Oui et c’est agréable d’être confronté à ce genre d’audit parce que ça valide ce qu’on a mis en place. Les choses qui manquaient c’était un petit panneau à côté de la balançoire pour indiquer que les parents étaient responsables et pas au-dessus de tel âge, mettre des poubelles dans le jardin…

Ce n’était pas des critères essentiels. Il y avait d’une part les essentiels et d’autre part les petits plus. Il y avait 2-3 ajustements à faire, mais il nous avait déjà annoncé avant son départ que c’était plus ou moins validé.

La démarche liée au label est-elle payante ?

Laura : Tu me poses une colle, il faudra que je re-vérifie, mais non il me semble que c’est pris en charge.

Combien de temps s’est écoulé entre le moment où vous avez postulé et la réponse finale ?

Laura : C’était long car c’était pendant la crise sanitaire. Ils ont dû reporter leur venue comme ils ne pouvaient pas voyager. Autrement, ils sont assez réactifs. On a voulu faire Qualité Tourisme, faire partie du réseau, parce que c’est reconnu à l’échelle française et gage de qualité pour les étrangers. On dispose aussi du Label Vignobles & Découvertes.

En revanche, vous n’avez pas classé le gîte par Atout France. Ce n’était pas une volonté de votre part ?

Laura : Non pas spécialement.

Emeric : On n’en ressent pas spécialement le besoin, parce que l’activité fonctionne sans et après on n’adhère pas forcément à leur grille de critères. Par exemple, ne pas avoir une TV dans la chambre pour être classé 4 étoiles relève de notre choix, comme ne pas avoir une baignoire dans la salle de bain. Ce sont des critères pour avoir 4 étoiles sur Booking par exemple.

Sur quel statut juridique êtes-vous ?

Laura : On a une SAS et on est assimilés salariés tous les deux. On a un expert-comptable qui nous suit depuis le début. Il nous aide pour le bilan et la déclaration de la TVA. En revanche, tout le reste est géré en interne chaque mois (factures, dépenses, achats…). C’est très laborieux !

De mai à octobre, ça représente 1 jour et demi de compta pour moi pour retracer toutes les factures, les extras… En basse saison j’arrive à le faire au fur et à mesure, mais en haute saison on tellement sur le terrain qu’il n’y a pas de place pour la compta.

Le comptable est-il un bon support ? Est-ce qu’il vous aide à analyser vos chiffres ?

Emeric : Il est de bon conseil. Après c’est finalement une fois par an qu’on fait le bilan et où on se voit. C’est la partie qu’on aime bien en basse saison : se poser sur les chiffres. On a fait tous les deux une école de commerce donc on aime bien regarder ces choses-là et voir ce qu’il y a améliorer.

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Est-ce que vous avez trouvé accessibles les informations pour ouvrir un gîte ou des chambres d’hôtes ?

Laura : Ça nous a demandé des heures de recherches car on voulait une information qualifiée. Mais difficile d’appeler tous les acteurs du tourisme. Ils sont nombreux en France. Ils sont ouverts à la discussion et dans le partage des chiffres.

En Saône et Loire, je suis tombée sur quelqu’un qui était super contente de voir s’ouvrir un nouvel hébergement par ici. Elle nous a boosté, mis en contact avec d’autres acteurs du tourisme. On a rencontré quelqu’un de la CCI qui nous a beaucoup aidé, qui est venu visiter les lieux et nous conseiller sur les questions d’assurance.

Les informations sont disponibles mais c’est sûr que ce sont des heures de recherche.

Avez-vous appelé des confrères pour avoir leurs retours d’expérience et conseils ?

Laura : On a appelé 12 personnes que l’on ne connaissait pas du tout qui avaient une maison d’hôtes, un gîte, un lieu de mariage, un lieu de réception… bref des profils différents pour avoir leurs témoignages. 85 % des gens nous ont dit de renoncer au projet et tu vois, on est là aujourd’hui !

C’était des gens fatigués et usés qui avaient une activité de maison d’hôtes pour en compléter une autre en fin de carrière. Ils semblaient lassés de l’humain et ces gens-là n’étaient pas très encourageants.

Ça ne vous a pas découragé ?

Laura et Emeric : Non car on s’est justement dit ça. On était convaincus par notre projet de partir vivre au vert pour ouvrir une maison d’hôtes. On s’est dit que nous on a 30 ans, on est jeunes et on a plein d’idées. J’étais dans le secteur du tourisme donc ce n’était pas une grosse découverte, même si c’est très différent. On a écouté tous leurs conseils mais on voulait éviter d’avoir les mêmes écueils.

Partir vivre au vert pour ouvrir une maison d’hôtes : l’acquisition du bien

Des artisans dignes de confiance, des travaux au top, un projet ficelé dans les règles de l’art, le Covid qui s’invite sans prévenir… Retour sur les grandes étapes autour de l’achat du bien.

Vous fallait-il un emprunt pour faire l’acquisition de cette maison ?

Emeric : Exactement, on a tout acheté sous emprunt avec une banque. On avait un apport pour faire une partie des travaux, acheter du mobilier et payer le notaire. C’était un emprunt mixte (à titre personnel et de montage professionnel). On a fait en perso la maison qui est à nous. Ensuite on a fait un emprunt pro, pour les travaux et le mobilier.

À combien s’élève l’enveloppe pour les travaux et le mobilier que vous aviez fait comme demande d’emprunt ?

Emeric : Au total, on devait être à 1 million d’euros.

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Comment vous-êtes vous fait accompagner pour évaluer le montant des travaux ?

Laura : On avait fait des visites au préalable avec les artisans. Donc tout était sur base de devis avant la signature de la maison. Le travail en amont consistait à faire un benchmark sur le mobilier et estimer très précisément tout ce dont on avait besoin avec des devis. On a voulu privilégier les marques françaises et locales. On savait donc sur quoi se baser.

Avez-vous trouvé facilement les artisans ?

Emeric : Oui on les a trouvés facilement, tous locaux. On est hyper bien tombés ! On a eu cette chance car les travaux étaient hyper courts. Il y avait quand même de grosses rénovations à faire à l’intérieur, car on a tout cassé. Les travaux ont duré 6 mois à peine. Ils étaient extraordinaires. Quand on a rénové notre habitation on a repris exactement les mêmes.

Vous avez eu les clés en mars. Les travaux démarrent de suite à ce moment ?

Laura : Ils démarrent le lendemain de la signature ! On a attaqué les travaux dans la petite maison : un gîte indépendant. On voulait être prêts pour la saison estivale, donc il fallait que le gîte soit prêt pour début juin. La première saison on voulait surtout apprendre, se rôder. Mine de rien, on ne venait pas de ce milieu là, donc on voulait tester notre organisation.

On a rénové nous-mêmes la petite maison, sachant que ce n’était pas du gros œuvre. On a refait les salles de bain, posé des parquets, ouvert des cloisons… et bien sûr la peinture et l’aménagement intérieur. La maison était déjà en bon état. Pour démarrer on l’a rénové facilement.

On a fermé à la réservation la grande maison (la maison d’hôtes avec les 4 chambres) en hiver 2019 pour créer les chambres et leurs salles de bain. On a ouvert le week-end du 14 février 2020. Et je t’apprends rien, 1 mois plus tard la France était confinée.

Comment avez-vous effectivement vécu cette période du Covid ?

Laura : On était confiné à la campagne donc on a commencé un potager, refait pas mal de choses dans les extérieurs et on l’a pas trop mal vécu. C’était le début de notre aventure donc on avait pas prévu de faire un chiffre extraordinaire la première année. Bien sûr on aurait préféré travailler et ça nous a mis un gros coup de frein.

Emeric : D’où l’importance finalement de préparer cette activité avec un business plan. Personne n’aurait pu prévoir cet événement. On s’en est sorti car on avait prévu la trésorerie nécessaire. On a pris dans nos économies mais on a tenu le coup grâce à ça.

La banque a-t-elle décalé les échéances ?

Emeric : On avait la chance d’avoir à ce moment-là les allocations de Pôle Emploi liées à la création de notre entreprise. Grâce à ces aides on n’a pu éviter de décaler.

Ce qui m‘épate c’est que j’ai l’impression que votre projet de partir vivre au vert pour ouvrir une maison d’hôtes était hyper clair pour vous…

Laura : C’est lié au fait qu’on s’embarquait tous les deux dans ce projet là. On aime bien planifier les choses. Le fait d’y aller en duo nécessitait de préparer notre activité… Avec les bâtisses, il fallait aussi que ça corresponde à différents types de clientèle.

Emeric : On l’a fait à l’inverse. On s’est dit : à deux il faut qu’on gagne combien ? On est partis de ce chiffre là. Pour arriver à ce chiffre là il faut 4 chambres pendant X jours, le gîte loué tant de fois, tant de séminaires, tant de retraites de yoga … ça nous a permis de déterminer la taille de la maison qu’il fallait.

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Dans vos prévisions, est-ce que vous vous êtes basés sur ce que vous gagniez en tant que salariés ?

Laura : On a un peu réduit, voir beaucoup beaucoup ! On n’a vraiment plus la même vie, mais c’est ce qu’on cherchait avec ce projet de partir vivre au vert pour ouvrir une maison d’hôtes. On n’a plus du tout les mêmes ambitions. C’était pas une source de stress de se dire comment on va faire pour vivre et tout ce qu’on aime faire avec ce nouveau projet car les cartes ont été rebattues.

On consomme moins ou différemment. Avec notre métier, on vit à l’inverse de tout le monde : moins de vacances possibles, moins de week-end… donc les dépenses sont complètement différentes. Mais sans regret !

Emeric : Carrément ! À Paris quand on partait au vert, ça représentait vite un budget de partir le week-end. Là on a acheté notre travail et notre maison ! On trouve notre environnement exceptionnel, la campagne est juste magnifique ! On est juste heureux d’y être, ça fait pas mal de dépenses en moins.

Maintenant on voyage différemment : beaucoup plus en France et moins à l’étranger. Notre mode de vie a tellement changé et coûte moins cher.

L’activité est-elle au-dessus de vos prévisions ? Est-ce qu’elle vous satisfait ?

Emeric : Elle marche bien. On est très satisfaits. On suit bien nos prévisions à part l’épisode Covid, notamment sur les particuliers avec l’activité de chambres d’hôtes. Il nous manque plus que l’activité événementielle où il faut qu’on s’améliore. En juin, on a pas mal de demandes de séminaires. C’est revenu à la normale ! On espère que ça va continuer sur les mois à venir ainsi que sur le reste de l’année, pour que ce soit parfait dans nos estimations et qu’on puisse chacun se verser un salaire minimum.

On a également pas mal de demandes pour des retraites de yoga, retraites créatives ainsi que des réunions de famille. On essaye aussi de se diversifier en louant aussi tout le domaine. On propose de louer la grande maison, la petite, soit les 2 ou bientôt les 3 (avec la nôtre) ce qui nous permettrait de partir en vacances ou d’être plus disponibles pour nos familles.

On essaye de trouver des alternatives comme celle-là pour faire des pauses et en même temps faire du chiffre…

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Est-ce que pour vous c’est indispensable que la maison puisse être louée en votre absence ?

Laura : Ça a bien changé en 4 ans. On part sans trop de problèmes en laissant les clés après avoir donné toutes les instructions quand le gîte est loué. Après on part dans les environs pour rester disponibles (s’il y a un problème d’électricité ou autre). Il faut être dans les parages. Nous on n’a pas de personne de confiance qui pourrait intervenir dans le village si on n’est pas là.

L’idée d’être remplacés pendant vos escapades serait un modèle qui vous plairait ?

Emeric : Non ce n’est pas un modèle qui nous plairait. On essaye de trouver une alternative, car en fait on trouve que les gens viennent pour nous en plus de la maison. On aime bien ce côté là aussi ! On a besoin de rencontrer les gens. On a besoin que les gens quand ils mettent des avis ou nous recommandent par bouche à oreilles le fassent parce que c’est la maison de Laura et Emeric.

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Le quotidien à la Maison Tomette Singulière

Comment se passe la gestion d’une maison d’hôtes quand on est 2 ? Que propose le couple dans leur formule de table d’hôtes et leur épicerie ?

Comment se sont passés les débuts ? Est-ce que vous avez réussi à vous répartir les tâches ?

Laura : On est toujours sur le même modèle depuis le début. C’est assez équilibré. On aime bien cette organisation . Emeric est plus sur les activités bricolage, préparation du quotidien et la cuisine (préparation des pâtisseries, table d’hôtes). Et moi dans la gestion de la lingerie et de la buanderie, je sais que tu sais de quoi je parle ! 😉

Sur l’extérieur, Emeric gère le potager et moi dans l’entretien de la pelouse, des massifs… On essaye de répartir les tâches pour qu’on puisse être tous les deux dehors (c’est ce qui nous plaît et qui nous fait beaucoup de bien). Dans la maison, c’est aussi bien réparti pour qu’on puisse avoir du temps avec les hôtes, sans qu’il y ait toujours un occupé à la même tâche.

Emeric : Et après on a la joie de faire le ménage tous les deux. Chacun fait une chambre, chacun a sa façon !

Pouvez-vous nous décrire une journée type ?

Laura : On n’est pas lève-tôt, on se lève plus tôt vers 7h. Ce qu’on t’a pas dit c’est qu’on a un petit garçon de 2 ans et demi, Augustin. Emeric l’amène chez son assistante maternelle. Moi je prépare les petit-déjeuners. On finit de préparer les petit-déjeuners ensemble qu’on sert entre 8h30 et 10h. Le petit-déjeuner se termine vers 11h le temps de tout arranger. On prépare directement ce qu’on peut pour le lendemain.

À partir de 11h, ce sont les check out. Entre 11h et 16h on est dans le ménage, le jardin, les courses. On prend le temps de faire notre pause déjeuner chaque jour, car on aime ce petit rituel. À partir de 16h, ce sont les arrivées des chambres d’hôtes et du gîte (sauf quand la piscine est ouverte, dans ce cas elles se font à 14h !). Ca s’échelonne presque jusqu’à 21h pour les exceptions et imprévus.

On prend le temps de les accueillir, papoter un peu. On les conseille pour les restaurants et échanger sur leur programme.

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Prenez-vous le temps de leur faire la visite des lieux ?

Laura : Oui on pense que c’est important de ne pas les bombarder d’informations dès leur arrivée. On n’a rien à cacher et on trouve que c’est sympa qu’ils découvrent la maison, qu’ils se sentent à l’aise dès leur arrivée. On a une cave à vin, une épicerie où les hôtes peuvent se servir, cuisiner librement dans la cuisine qu’on leur met à disposition… Ça permet aux hôtes de connaître les lieux.

Emeric : Plus on montre de choses, plus c’est facile pour la suite du séjour finalement. Eux aussi ils aiment bien avoir leur indépendance. Ils ne sont pas obligés de nous demander quand ils ont besoin de quelque chose, donc c’est agréable dans les deux sens !

Laura : Comme on n’aime pas trop se lever tôt, c’est essentiel de préparer tout la veille pour le lendemain. Souvent pendant les check-in en attendant certains hôtes, on continue et termine de préparer pour le lendemain. Comme ça on peut rentrer sereinement chez nous même si on se trouve à 10 pas de l’autre maison. Les choses sont prêtes en cas d’imprévus. Les soirs de table d’hôtes, Emeric se met en cuisine à partir de 17h. Et moi je reste avec Augustin. On est bien organisés pour ça.

Emeric : On propose une nouvelle formule pour les table d’hôtes. Avant on servait à partir de 19h30-20h. On servait les gens à table jusqu’à 23h ou plus, mais on s’est rendu compte qu’il fallait trouver un vrai équilibre entre le pro et le perso. Maintenant, on met à disposition les repas à 19h30 et les hôtes prennent le repas quand ils le souhaitent.

Laura : Tout est prêt dans la cuisine. On dresse les tables. Emeric briefe les clients à 19h30 sur le menu et comment ça fonctionne. En fait, chacun peut dîner à l’heure qui lui convient. On s’aperçoit que les hôtes sont ravis. Les Hollandais aiment dîner le plus tôt possible, tandis que des couples de notre âge aiment prendre l’apéro tranquillement dans le jardin avant de passer à table. Comme ça personne n’est contraint par un horaire et nous on n’est pas 2 mobilisés pour le service jusqu’à 23h.

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Les hôtes débarrassent et rangent ? Ou vous repassez après qu’ils aient dîner ?

Emeric : Ils ramènent leurs assiettes et couverts dans le lave-vaisselle. Et puis le lendemain on débarrasse ce qu’il reste.

Vous proposez un menu “entrée, plat, fromage, dessert” ?

Emeric : Seulement plat, fromage, dessert.

La réservation se fait-elle 24h en avance ?

Emeric : On envoie souvent un message le mercredi pour le samedi. On essaye de faire le plus possible de la cuisine locale et de saison. Pour ça, il faut être organisé pour chercher les produits à la ferme. Avec ces contraintes là on doit savoir au moins 2 ou 3 jours en avance.

Vous proposez la table d’hôtes maximum 2 soirs/semaine pendant l’été. C’est dans une volonté de vous garder du temps pour vous et votre famille ?

Emeric : Oui et puis on pourrait physiquement pas en faire plus. On ne tiendrait pas le coup, car il faut tenir 11 mois de l’année 7j/7. On aimerait bien mais on pourrait pas. Il y a une vraie demande pendant l’été. On pourrait faire beaucoup plus, on serait quasiment plein tout le temps.

Laura : Il faut poser un cadre et trouver un équilibre entre contenter les clients qui préfèrent dîner sur place sans avoir à ressortir et nous notre capacité à le faire. On l’a fait les 2 premières années quand Augustin était bébé. Maintenant c’est plus trop possible car Emeric ne peut pas servir tout seul certains soirs. Le gîte prend aussi la table donc ça fait jusqu’à 14 personnes.

C’est pour ça qu’on cherche d’autres formules et qu’on a ouvert la petite épicerie avec des plats cuisinés. Les hôtes peuvent dîner tous les soirs sur place. Emeric peut soit cuisiner, sinon d’autres soirs ils peuvent cuisiner quelque chose eux-mêmes ou se servir dans l’épicerie.

Comment fonctionne l’épicerie ?

Laura : C’est basé sur la confiance et ça fonctionne très bien comme ça ! On a jamais remarqué d’oublis ou de non signalements. Si c’était le cas, ce serait par mégarde.

Prends-tu toujours autant de plaisir Emeric, à passer du temps derrière les fourneaux ?

Emeric : J’adore vraiment ça, c’est tellement agréable de voir les gens apprécier leur repas dehors avec un petit verre de vin. Ça, c’est un de nos plus grands plaisirs !

Laura : Ça déclenche aussi beaucoup de conversations ! Du coup, y’a pleins d’échanges sur les recettes, les ustensiles, les restaurants… C’est un gros sujet de conversation !

Emeric : Et aussi de les envoyer le lendemain vers les producteurs locaux des produits qu’ils ont dégustés la veille. On adore leur donner des conseils là-dessus, c’est génial de mettre en avant la région et le tourisme local. C’est vraiment ce qu’on aime !

Vous avez aussi votre potager. Suffit-il pour produire pour la table d’hôtes ou est-il destiné à votre consommation personnelle ?

Emeric : Ça dépend, ça suffit quand on est en été et qu’il n’y a pas de canicule. Mais je ne prends pas le temps de faire le potager toute l’année. On n’a pas la terre pour faire des choux, des carottes donc on s’adapte à notre environnement.

Comment prévois-tu tes menus ?

Emeric : En fait, ça se fait de façon assez facile. Quand on veut proposer du local et des produits de saison, dans notre région il y a très peu de poisson. Donc c’est vite décidé. On ne cuisine pas trop de bœuf. On se sert à la ferme juste à côté, où il y a du porc pour proposer des spécialités de Lyon. Il y a aussi le sentimental. J’aime cuisiner ce que j’aime et si ça fait plaisir aux clients ça me fait plaisir aussi !

Êtes-vous ouverts toute l’année ? Avez-vous des mois ou semaines de fermeture ?

Laura : On ferme seulement le mois de janvier. On a fait le test la première année en restant ouvert constamment pour tester le marché, voir quand les réservations prenaient. Sachant que le mois de janvier est calme et qu’il nous fallait faire une pause, on ferme pendant ce mois.

Pas de week-end ni de vacances en dehors de ce mois-là mais ça reste un point à améliorer. Il faut trouver un équilibre pro/perso pour tenir sur la durée. Et on a envie de tenir sur la durée. Même fermer 1 ou 2 nuits en semaine sans forcément partir, mais pour faire une pause, se remettre à jour, c’est nécessaire.

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Est-ce qu’il vous est arrivé d’avoir une remarque / une plainte de la part d’un client sur l’absence de TV?

Emeric : Pas une plainte mais plutôt une surprise. Un soixantenaire habitué aux hôtels toute sa vie, nous a demandé où elle était. On lui a expliqué et il n’y a pas eu de soucis. Une autre fois, une personne voulait regarder le match de rugby parce qu’il y avait la finale de la Coupe du Monde. Et là on a sorti un écran et on a regardé tous ensemble, c’était sympa !

Laura : Le client que cite Emeric était surpris, mais on le cite partout sur notre site, sur nos plateformes de réservation… Nous on aime beaucoup la musique donc on a mis dans les chambres des enceintes pour écouter de la musique.

Combien avez-vous de jeux de draps pour faire votre roulement ?

Laura : 4 par chambre. Et encore, je suis souvent en retard dans le repassage… Il manque souvent 1 ou 2 taies d’oreillers au moment de dresser donc il faut vite rallumer la machine. Je pense que pour les taies d’oreillers on pourrait faire x5.

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Avec quelles marques travaillez-vous ?

Laura : On propose de la literie haut de gamme. On pense que c’est vraiment l’essentiel quand on part en petits séjours en maison d’hôtes au vert ou en ville d’ailleurs. C’est d’être au calme, bien dormir avec des chambres bien isolées et un super petit-déjeuner.

Emeric : Notre supposition s’est vérifiée parce que 80% des gens nous font la réflexion le matin en nous disant que la literie est bonne et qu’ils ont super bien dormi. Les gens le disent, et ce sans qu’on le demande. Pour nous c’est essentiel !

Pour les oreillers en plumes, vous n’avez pas eu de remarques de la part des hôtes ?

Laura : Non car on le spécifie. Une dame nous a informés au moment d’arriver. On lui a expliqué qu’il n’y avait pas d’alternative. Elle est venue avec son oreiller et il n’y a pas eu de problèmes. On n’a jamais eu de réflexions. Au contraire ça leur change, c’est différent de ce qu’ils ont à la maison donc c’est un confort différent.

Combien d’heures sont dédiées à la gestion du linge ?

Laura : On fait deux saisons dans l’année. De mai à novembre c’est 3h à 4h par jour. Les machines tournent tout le temps ainsi que pour le linge de bain. Et le reste de l’année on divise par deux je dirais.

De quels types de machines disposez-vous ? Est-ce que vous séchez dehors ?

Laura : On a 2 machines 8 kg et 2 sèche-linges. On sèche beaucoup dehors à part le linge de bain. Autrement, on sèche au maximum dehors.

Est-ce que c’est essentiel que le linge soit repassé ? Aimeriez-vous vous faciliter la vie en ne faisant pas le repassage?

Laura : On trouve que le confort du lit est différent, car les draps sont plus doux. C’est ce que disait Emeric sur le confort du lit. Beaucoup de personnes nous ont demandé la référence du linge. C’est un tout qui fait la différence. Après si tu me demandes dans la gestion du quotidien si je veux me débarrasser du repassage, là oui !

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Qu’est-ce que vous délégueriez demain si c’était possible ?

Emeric : Il y a quand même plusieurs problématiques c’est qu’étant à la campagne, aucune blanchisserie professionnelle ne pourrait se déplacer jusqu’à chez nous. Ça voudrait dire aussi avoir plus de jeux de linge, car ces entreprises ne pourraient ramener le linge qu’une semaine après.

On a fait le choix d’avoir un linge de qualité et cher, du coup on ne peut pas se permettre de prendre autant de linge. Après, on avait aussi peur de la qualité des services. Tous ces éléments là font qu’on n’a pas choisi d’entreprises externes.

Laura : En revanche, il y a d’autres petits trucs chronophages un peu moins intéressants et source de stress : c’est la compta chaque mois.

La commercialisation de Tomette Singulière

Quelles stratégies le couple souhaite-il déployer pour faire connaître le gîte et les chambres d’hôtes ?

Qui de vous deux s’occupe justement des réseaux sociaux ?

Laura : C’est moi !

Emeric : Le communicant peut faire un peu de stratégie mais il écrit très mal !

Laura : On est sur Instagram et Facebook. J’estime vraiment pas être une pro, j’apprends tous les jours. Je trouve que c’est dur de développer une communauté, savoir quoi poster en fonction de ce que les gens veulent voir. C’est pas une contrainte mais c’est pas spontané.

Emeric : Et ça prend du temps !

Justement, te réserves-tu du temps chaque semaine pour préparer tes publications ?

Laura : J’essaye de faire 2 fois/semaine sur IG en stories ou posts. Et LinkedIn 1 fois par semaine comme on a moins de contenus sur les séminaires. On commence à développer notre communauté donc on y va crescendo.

Concernant votre site internet, avez-vous fait appel à un prestataire ?

Emeric : J’ai fait la première version moi-même avec des amis. Il était pas mal mais avait besoin d’améliorations. Pour la nouvelle version du site internet, on a fait appel à quelqu’un.

Pour le logo aussi ?

Emeric : Oui et on a créé une charte graphique également en faisant appel à quelqu’un.

Est-ce que vous travaillez avec un channel manager ?

Emeric : Oui on travaille avec un channel manager et on est relié aux différentes plateformes. On est avec Lodgify.

Comme chaque channel il y a des avantages et inconvénients. On avait pour projet de changer, mais a nouvelle plateforme a eu un problème technique pendant 3 semaines. Ça ne nous a pas mis en confiance pour se lancer avec ce channel manager mais qui est sûrement très bien par ailleurs (notamment pour l’édition de factures que l’on ne retrouve pas sur Lodgify). On hésite donc à changer.

Combien coûte Lodgify ?

Emeric : Je ne saurais pas te dire car on paye annuellement. Mais on paye plus si on a plus de types d’hébergements. Vu qu’on a 4 chambres pas toutes pareilles et un gîte, c’est comme si on avait 5 logements donc on payerait vraiment plus. Avant c’était avantageux mais maintenant ce n’est plus le cas. Sans compter si on rajoute la privatisation de la maison et des chambres d’hôtes.

Dans ton benchmark, Amenitiz permettait-il d’être plus compétitif financièrement ?

Emeric : Oui largement. Pour des petites activités ça va vite. Les commissions qu’il y a sur chaque résa sont déguisées sur Lodgify. Ça représente 700 ou 800 euros par mois qu’on pourrait économiser grâce à Amenitiz.

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L’accueil des séminaires fait partie de vos cibles clientèles. Est-ce que vous avez des plateformes à recommander pour gagner en popularité auprès de ces profils?

Emeric : Il y en a pas mal mais c’est une question assez compliquée vu qu’on commence tout juste à se développer sur les séminaires. On se rend compte que c’est beaucoup plus complexe que pour les particuliers où on peut trouver au bout de 2 semaines des clients sur Booking.

Alors que là ce n’est pas tout à fait ça. Il y a pas mal de plateformes mais ça ne suffit pas, il faut aller démarcher. Au-delà des plateformes, on fait du SEA (publicité Google) et ça ça fonctionne pas mal ! Pour répondre à la question, la plateforme de la région Bourgogne Franche-Comté est celle qui nous a apporté le plus de demandes qualitatives de devis.

Laura : Elles se sont confirmées en termes de conversion. On se sert aussi beaucoup de Linkedin pour cette cible là. Il faut être présent et communiquer. C’est un réseau de plus à activer mais les retours sont tangibles !

Emeric : C’est un travail sur le long terme. Sur Linkedin il faut prendre le temps de créer son réseau et des posts qui suscitent des demandes.

Les plateformes de réservation spécialisées pour les séminaires :

Et après ?

Dans leur petit havre de paix, Emeric et Laura ont encore tant de projets à réaliser…

Quels sont vos projets pour l’avenir ?

Laura : On a beaucoup d’idées pour Tomette Singulière. Faut qu’on les canalise un peu et qu’on priorise. On aimerait bien construire un hébergement insolite. Sur place on a un grand terrain et une partie du terrain est dédiée au potager. Mais deux tiers sont encore non exploités.

On a aussi les rénovations du quotidien : refaire la terrasse de la cuisine, créer une cuisine d’été dans le jardin.

Emeric: Après ce sont aussi des travaux d’amélioration. On a une démarche de développement durable. C’est le désavantage quand on achète une maison déjà existante, c’est qu’on ne peut pas faire ce qu’on veut (récupération de l’eau de pluie par exemple), car ces travaux de fond coûtent tout de suite un peu d’argent.

Dans le rétroviseur d’Emeric et Laura

Il est temps de regarder le chemin parcouru, de prendre le temps de se féliciter de tout ce qui a été accompli et se remémorer les plus forts souvenirs…

Quelles sont les principales leçons que vous retenez de votre parcours?

Emeric : L’équilibre entre le perso et le professionnel qu’il faut arriver à trouver. On aurait voulu le trouver plus tôt, mais est-ce que ça aurait été possible ? Je ne sais pas. C’est avec l’expérience qu’on apprend. Pour nous c’est ça le plus important. Le fait d’habiter sur place ça s’est encore plus accentué.

Il faut aussi prendre chaque échec pour s’améliorer et trouver cet équilibre.

Le fait d’être tous les deux dans cette activité représente-il une force ou une faiblesse ?

Laura : Une force ! On est un duo de choc. On est admiratifs de ceux qui gèrent une maison seul car on se complète sur tellement de choses dans la répartition des tâches qui concernent l’intérieur et l’extérieur.

Certaines fois on a 4 check-in et …super on est 2 ! On peut parler de beaucoup de choses, c’est hyper stimulant car on va 2 fois plus vite sur les projets à mettre en place. Sur les sujets de Tomette, c’est sympa de pouvoir les partager à 2.

Emeric : Quand l’un n’a pas beaucoup de motivation ou moins le moral, l’autre est là pour rebooster (après chaque session de compta par exemple ;)).

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Quelle a été la plus grosse difficulté à laquelle vous avez été confrontée ?

Laura : Une erreur humaine de notre fait. On a entré une réservation à la main dans notre système de réservation. Et on s’est trompé d’un jour sur la date. C’était une privatisation pour 14 personnes sur les 2 maisons. Ils sont arrivés le jour du contrat, et nous on les avait enregistrés le lendemain. Sauf qu’on était complet, il a fallu déloger les personnes qui étaient à la maison et trouver des hébergements disponibles dans les environs (et dans la demi-heure !).

Tout le monde a été dans la coopération. On avait la chance d’avoir des confrères dans le village à côté avec qui on s’entendait très bien et qui avaient toutes leurs chambres disponibles et prêtes.

Finalement, les clients ont été très sympas et sont même revenus… On est en contact avec eux. Le groupe a été aussi compréhensif et a vu qu’on se démenait pour trouver des solutions.

Emeric : On a aussi fait des gestes commerciaux, ce qui était complètement normal. Il s’avère qu’ils sont revenus cette année en nous faisant un clin d’œil dans le mail de réservation 😉

Laura : La conclusion de cet épisode c’est que désormais, on envoie un lien de réservation. Tout se fait de manière digitale. On ne saisit quasiment plus manuellement.

Quel est votre plus beau souvenir ?

Laura : C’est plutôt des souvenirs. On a la chance d’avoir reçu des hôtes plusieurs fois (6-7 fois) devenus des amis. Et ça c’est vraiment très chouette ! Quel plaisir de voir arriver les gens et de les connaître déjà et d’avoir d’autres échanges.

Avez-vous réussi à convertir des gens à faire votre métier ?

Emeric : Non pas à notre connaissance. On a converti des gens pour la région, il y en a pas mal qui ont des maisons dans le coin.

Pour conclure…

Il est bientôt l’heure de se quitter, mais avant, petit partage d’inspirations…

Quels conseils donneriez-vous à des personnes qui souhaitent se lancer ?

Laura : De bien préparer son changement de vie, prendre contact avec des gens du coin, trouver l’équilibre pro/perso et d’y aller ! C’est une superbe aventure de partir vivre au vert pour ouvrir une maison d’hôtes, ça fait vraiment du bien de chouchouter les gens. Dans la vie on est trop contents de faire plaisir aux gens, qu’ils repartent reposés et ravis d’avoir découvert la région. On encourage les porteurs de projet !

Emeric : J’ai un dernier conseil très business. Ce projet c’est un peu comme un commerce. Il ne faut pas sous-estimer le choix de l’emplacement géographique. Trois quart des gens viennent parce qu’on est bien situés. Ils ne viennent pas uniquement pour la maison mais aussi pour le lieu géographique.

Dans quel gîte aimeriez- vous séjourner le temps d’un week-end ?

Chez Émilie à Maison Bel Estiu : Découvrir le témoignage dans l’épisode 1 du podcast

Quel titre illustre le mieux l’état d’esprit la Maison Tomette Singulière ?

Les albums de Sofiane Pamart.

C’était un plaisir d’échanger avec vous et d’échanger sur cette histoire. Merci de nous avoir confié votre témoignage sans filtres !

Photographe : Émilie Soler

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