Ouvrir des chambres d’hôtes dans les Landes

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Dans ce troisième épisode de la saison 3 du podcast “Les clés du gîte” je vous emmène à Angresse, petite commune dans le sud ouest de la France, découvrir comment Corenthine a décidé d’ouvrir des chambres d’hôtes.

Corenthine a eu le projet d’ouvrir non pas 1 mais 3 maisons d’hôtes. Trois projets menés complètement différemment, mais avec un dénominateur commun pour y parvenir : la détermination.

Tout commence avec l’ouverture du Surf Camp il y a 10 ans, suivie de la maison d’hôtes Coco Beach Sporting Lodge et enfin du Coco Barn Wood Lodge dans un cadre exceptionnel unique.

Je vous souhaite une belle lecture/écoute !

Présentation de Corenthine et Antoine Hodin, heureux propriétaires de chambres d’hôtes dans les Landes

Où es-tu en ce moment et qu’est-ce qui t’entoure ?

Je suis dans ma grange, au coin du feu, avec une petite bougie… dans les conditions idéales pour passer un super moment avec toi ! On se situe à Angresse dans les Landes, à quelques minutes d’Hossegor et de l’océan. De là où on est, on peut entendre les vagues en cas de fortes marées !

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Corenthine Hodin. Mon mari Antoine et moi avons ouverts des chambres d’hôtes dans les Landes. On propose également l’accueil de shootings photos, de l’événementiel et des séminaires. J’ai 39 ans déjà et 2 enfants… bientôt la quarantaine ! Mais ce qui compte est l’âge qu’on a dans la tête, pas vrai ? 😉

À bientôt 40 ans, tu as déjà accompli beaucoup de choses…

Il y a 10 ans j’ai ouvert un Surf Camp à Seignosse. Par la suite, j’ai monté l’auberge sportive Coco Beach Sporting Lodge à Capbreton. Puis avec Antoine on a ouvert de nouvelles chambres d’hôtes dans les Landes, le Coco Barn Wood Lodge. En rencontrant Antoine, on a dû revoir notre façon de vivre. Car vivre tous ensemble dans une grande maison avec 11 personnes, ce n’était pas ce dont Antoine rêvait. Il a besoin d’avoir ses moments calmes.

Son rêve était d’avoir une petite dépendance, une forêt, des chevaux, une rivière… Alors on a fait un brainstorming de tous nos rêves d’enfance jusqu’à ce que je décide qu’ils deviennent réalité !

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Quel est ton parcours ?

J’ai fait une licence STAPS avec un master enseignement. Je ne voulais plus vivre en région parisienne donc je suis venue m’installer dans le sud-ouest. En arrivant ici, c’était super difficile de travailler dans le milieu du sport. Donc je suis entrée dans l’industrie du surf avec Ripcurl. C’était super, je me suis bien intégrée au monde du surf, du lifestyle à Hossegor.

Je suis ensuite revenue à mes premiers amours en gérant un service des sports et jeunesse sur une commune à côté de Capbreton. Je me suis alors rendue compte que j’avais vraiment envie de bosser pour moi-même et de travailler selon mes propres règles et envies.

À quel moment de ta vie, t’es-tu lancée dans cette activité ?

J’ai brainstormé (une fois de plus) sur tout ce que j’aimais faire et j’ai réfléchi à tout ce qui marchait ici dans la région : la location saisonnière et le surf tout particulièrement, qui commençait à être en vogue. Au détour d’une discussion, un copain moniteur de surf, propose de me laisser les clés de sa maison afin de la transformer en Surfcamp.

Son idée ? Qu’il s’occupe des cours de surf et moi de l’intendance ! En son absence, j’ai alors refait toute la maison. Elle ne ressemblait plus du tout à celle qu’il m’avait laissée à son départ. J’ai toujours baigné dans le bricolage pendant mon enfance, du coup ça ne me faisait pas peur. J’ai géré les travaux pendant tout l’hiver. On avait juste un petit budget déco/récup.

Résultat ? Ça a trop bien marché : j’accueillais des ados, parents d’ados… J’ai rencontré de nombreux hôtes avec qui j’ai pu surfer. En plus, j’étais célibataire donc disponible du matin au soir. En gros, je vivais à 100% pour mes hôtes.

Surfcamp : le lieu idéal des surfeurs en herbe

En ouvrant un Surfcamp, Corenthine se lance avec entrain dans cette première aventure et se découvre une passion pour l’accueil d’hôtes.

De combien de chambres disposait le logement ?

Les chambres devaient faire 5m² avec deux lits superposés. Les hôtes dormaient à 4 là-dedans ! Mais ce n’était pas cher : ils payaient entre 15 et 25 euros, une formule comprenant le lit et le petit-déjeuner. Les hôtes venaient en mode back packer, mais profitaient de tout le confort de la maison de vacances. Je leur mettais à disposition de belles couettes et de beaux draps ! C’était dans l’ère de temps.

Les hôtes séjournaient combien de temps ?

Une semaine ou un week-end. Il s’agissait majoritairement de surfeurs car le prix comprenait les cours de surf donnés par mon ami.

À ce moment-là, je me dis que j’ai vraiment envie de faire ça ! Et plus encore de le faire seule afin d’être encore plus libre ! Du coup, je lance une idée à mes parents et mon frère : acheter une maison de famille dans le sud ouest et ouvrir des chambres d’hôtes.

Coco Beach Sporting Lodge : la deuxième maison d’hôtes dans les Landes

Ma famille m’a fait confiance dans mon choix de vouloir investir. J’ai un peu dépassé le budget fixé, parce que j’ai eu un coup de cœur pour une maison. Quand j’ai une idée en tête, je suis prête à déplacer des montagnes pour y arriver ! Et c’est comme ça que l’aventure a commencé !

À cette époque, j’avais des allocations chômage (de mon ancien poste en collectivité). J’étais également accompagnée par la CCI. J’avais donc le chômage le temps de lancer le projet et aussi des économies sur lesquelles compter. Mais au final ça n’a pas été une période très longue. Puisque j’ai arrêté au Surf Camp en septembre et acheté la maison en décembre. L’ouverture des chambres d’hôtes dans les Landes s’est faite en juillet.

Quel profil avait la maison ?

C’était vraiment le profil plage. Désormais ce sont mes parents qui y habitent. Elle se situe à 300 mètres de la plage, ambiance French Californie, la vraie auberge espagnole du surf ! Mon concept à l’époque consistait à accueillir tous les sports (pas juste le surf). Je recevais donc des équipes de foot, de hand, kayak, d’athlétisme…

Comment as-tu fait connaître les chambres d’hôtes ?

J’étais sur Airnbnb, Booking, l’Office de Tourisme et il y avait des applications comme Surf Camp mais qui n’existent plus aujourd’hui. À l’époque, on était juste 5 ou 6 dans ce milieu, puis par la suite il y a eu beaucoup plus de monde. La maison se remplissait très bien. Elle fait 300 m² et se compose de 5 chambres.

Quelles fourchettes de prix appliquais-tu ?

Minimum 25 euros en basse saison et en été c’était entre 50 et 60 euros la nuit par personne. Ils payaient soit un acompte ou via la plateforme.

C’était une ambiance colo ! J’ai fait de supers rencontres avec des profils de tous âges et de tous horizons, notamment des papis de 75 ans en vélo. Célibataire à ce moment-là, je passais beaucoup de temps à échanger avec mes hôtes. Ils revenaient d’une saison à une autre. J’avais beaucoup d’habitués, c’était vraiment sympa !

Combien de temps ça a duré ?

Ça a duré 4-5 ans. La 5e année je suis passée à la semaine pour des groupes, en mode gîte dans les Landes. Je ne vivais plus sur place, car j’étais au Coco Barn Wood Lodge. Je ne pouvais plus mettre autant d’énergie dans les deux hébergements et l’accueil d’hôtes. Et j’ai rencontré Antoine à cette période là…

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Coco Barn Wood Lodge : chambres d’hôtes et organisation d’événements

Un terrain de 6 hectares dans cadre naturel exceptionnel… Découvrez comment Corenthine s’est lancée dans ce troisième projet d’ouverture de chambres d’hôtes dans les Landes.

Comment avez-vous trouvé cet endroit de rêve ?

Je ne crois pas au hasard, ni à la chance… mais peut-être plus au destin ! J’adore l’immobilier et suivre ce qu’il s’y passe. Je ne voulais pas compter sur les agences (avec lesquelles j’ai déjà été déçue) mais plutôt sur moi-même.

Comme on voulait plus d’espace, il fallait qu’on aille davantage dans les terres. La commune d’Angresse nous plaisait bien. Je me souvenais avoir vu une magnifique maison en balade à cheval dans la forêt, 3 ans plus tôt. En y retournant, je découvre une maison complètement abandonnée. Et je constate que le coin est encore plus sauvage qu’avant. La végétation est dense avec des haies très hautes. La maison me plait bien.

Je retourne alors à la mairie pour demander des informations sur la maison. On m’informe que le propriétaire est en maison de retraite et qu’il sera difficile de le contacter, ce qui était plutôt une “bonne nouvelle” pour moi.

Je retourne voir Antoine pour lui parler de cette maison. Un collègue d’Antoine nous dit qu’il connaît le fils du propriétaire et qu’il a son numéro… Tout se joue donc en 30mn entre la découverte de la maison et cet appel. Son collègue a tout de suite appelé son contact pour demander s’il était partant pour nous rencontrer.

Il faut savoir que même si elle n’était pas occupée, la maison n’était pas à vendre. J’étais très impatiente qu’ait lieu la visite !

Dans quel état est la maison et comment se passe la visite des lieux ?

La maison possède un terrain de 6 hectares avec un moulin, une rivière, une vieille grange, des petits bâtiments un peu partout, une forêt de bambous, beaucoup d’arbres, un pré pour les chevaux, un jardin… en gros beaucoup de possibilités !

Il n’y avait pas de zone constructible mais on pouvait agrandir 30% de la superficie actuelle et remettre en état l’existant.

Est-ce que la vente se conclut rapidement ?

Ça faisait juste 6 mois qu’on était en couple avec Antoine. On était tout feu tout flamme, on avait de l’énergie à revendre !
Le monsieur qui vendait avait besoin de sentir que le feeling passait avec ceux à qui il vendait la maison. Il a aussi exercé dans le sport pendant longtemps, donc notre parcours lui a parlé.

On s’est bien entendu, on n’a pas eu peur de l’ampleur des travaux, ni de l’état du jardin. On ne se rendait pas compte de tout le travail à faire. Nos parents nous ont demandé si on était sûrs de nous…

Il nous fait une première proposition qui était un peu au-dessus de nos moyens, même si ça les valait. Je prends mon courage à deux mains avec une contre proposition : on tombe d’accord. Il a été hyper cool car avant que la vente ne se fasse il nous a laissé débroussailler le jardin pour nous permettre de gagner du temps. Fin décembre, en plein hiver à -7 degrés, il faisait super froid quand on a remis (à peu près) en état le jardin.

À ce moment, quel était le projet ? Un ranch ?

Dans un premier temps c’était d’ouvrir des chambres d’hôtes dans les Landes, car nous n’avions pas encore les chevaux. Mais on voulait faire différemment que le Coco Beach. On voulait proposer quelque chose de plus nature, monter en gamme mais attirer des hôtes qui aiment le surf et le voyage comme nous (histoire d’avoir des sujets de discussion communs à échanger lors du petit-déjeuner).

Est-ce qu’il vous fallait emprunter pour faire l’acquisition de ce nouveau bien ?

J’avais tout mis dans le Coco Beach. Le père d’Antoine venait de vendre une maison. Il voulait donc réinvestir dans un bien immobilier. Moi j’apportais l’expérience et Antoine le financement avec son papa. Antoine a monté une SCI familiale et a acheté la maison en famille (comme ce que j’avais fait pour le Coco Beach). Par conséquent, de mon côté, juridiquement je n’avais rien.

Ça te faisait peur de ne pas avoir de part dans l’achat ?

Oui ça m’embêtait. J’étais réaliste ça ne faisait pas longtemps qu’on était ensemble c’était normal que je ne sois pas inclus dans l’achat. Personnellement, j’avais confiance en notre histoire, on savait ce qu’on voulait et on était sur la même longueur d’onde. Je n’avais pas de crainte par rapport à notre couple. J’espérais un jour pouvoir racheter les parts pour pouvoir me sentir pleinement accomplie de ce côté là… Mais il y a toujours une part de risque quand on monte un projet.

Avais-tu du budget pour aménager et équiper ces nouvelles chambres d’hôtes ?

On en avait très très peu. Je m’étais calée sur le business plan du Coco Beach mais ça n’avait rien à voir du tout avec les 6 hectares du Coco Barn ! Aujourd’hui on se dit qu’on a bien fait, car il y a une réelle unité dans la création des lieux. C’est nous qui avons dû tout faire. Si on se faisait aider c’était via des copains ou connaissances qui nous faisaient des prix. C’est donc nous qui dirigions les travaux. On n’a pas fait appel à des prestataires ni compté sur un maître d’œuvre pour les plans même si on rêvait de ça, car on était épuisés !

Le père d’Antoine avait fait un crédit. On devait donc le rembourser et pour cela il nous fallait un bon taux de remplissage pour payer tous nos frais assez conséquents. On a eu les clés en mars, puis à la mi-mai on y a habité.

De décembre à mai, on a fait énormément de travaux de gros œuvre (poutres, murs porteurs…) pour créer un lieu à notre image. Pour nous aider on comptait sur des personnes que j’avais rencontré dans ma carrière d’avant, avec qui j’avais le feeling et qui croyaient en notre projet. J’aime dire qu’il y a des choses un peu bancales chez nous, mais c’est authentique !

En hiver le Coco Beach était fermé et on pouvait se consacrer full time sur le Coco Barn. Le reste du temps, j’ai beaucoup fonctionné avec Workaway. Je prenais 1 ou 2 woofers qui étaient au Coco Beach et le géraient avec moi. Grâce à cette aide, j’étais à 100% disponible pour les travaux au Coco Barn.

Vous avez réussi à lancer la saison en juillet 2017 ?

Oui. On s’est occupés de la rénovation des 5 chambres avec de la récup’ et des 2 chambres dans le jardin dans les maisonnettes. La grange était présente mais n’était pas encore bien optimisée pour en faire un lieu de vie.
On avait une salle de bain partagée pour 2 chambres et les autres avaient chacune la leur.

La saison s’est bien déroulée. En hiver, on est retourné dans les travaux en vue d’agrandir et d’améliorer. Chaque année on a de nouvelles idées, on voyage pour s’inspirer et proposer des choses nouvelles au Coco Barn Wood Lodge.

Comment s’est passée l’inauguration ?

L’été qui suit la première saison, on fait une inauguration sous forme de shop éphémère. Le but était de faire venir des marques qu’on aime bien et créer un village d’exposants.

On avait aussi le rêve d’acheter des chevaux. D’ailleurs la première chose qu’on a construite c’est notre ranch. Quand on passe le portail on voulait que l’ambiance nature, ranch et déconnexion ressorte. C’était l’identité qu’on voulait apporter et faire vivre ! C’est pourquoi on a fait d’abord le ranch.

Pour cette inauguration, on a fait un spectacle de voltige, de sons et lumières avec nos chevaux ; un moment magique ! Les personnes présentes nous ont dit que le lieu était super, qu’on pourrait ouvrir le Coco Barn pour des mariages et séminaires. Mais ce n’était pas du tout dans nos plans !

Il y a aussi la réalité qui nous rattrape. Même si ça démarre bien, les nuitées ne couvrent pas toutes les charges et ne permettent pas de dégager des bénéfices. Antoine est le seul à pouvoir se rémunérer depuis peu de temps, mais moi non.

Que décides-tu de faire pour remédier à cela ?

Trouver une activité rémunératrice implique de nouveaux changements… Avec l’événementiel se pose la question d’accueillir et d’ouvrir ses portes à beaucoup de monde. On a conscience qu’il ne s’agit plus du tout des mêmes échanges, ni des mêmes enjeux avec la clientèle mariage.

Mais on a tellement de demandes qu’on se dit : lançons-nous ! Avant que les futurs hôtes ne se marient au Coco Barn, c’est à nous d’organiser notre mariage ! Et puis l’échéance est courte : un premier couple nous sollicite en juin. Nous voilà partis pour créer la Wood house, le chapiteau en bois démontable !

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Peux-tu nous en dire plus sur cette construction ?

Il s’agit d’une structure légère mais en bois, construite à partir des arbres du terrain. La particularité de cette construction c’est qu’on a construit autour sans creuser mais en épousant la topographie du terrain. On a tout fait nous-mêmes car on savait qu’on ne trouverait personne qui ferait ce qu’on veut exactement. Mais on a des amis qui ont pu nous aider à porter les troncs, couper le bois qu’on avait sur place. La construction a démarré en janvier et en mai c’était fini (dont 1 mois où on a dû faire une pause à cause de la pluie).

Quel format de mariage reçois-tu ?

En terme d’accueil, pour les mariages on se limite à une centaine de personnes donc un format intimiste proche de la relation qu’on aime avoir avec nos chambres d’hôtes. Un format où tu peux parler avec les gens, échanger, poser des questions…

Comment tu commercialises l’accueil des mariages ?

Dans notre région, il y a peu de lieux de réception, ce qui fait qu’on a une identité propre. J’ai fait quelques salons pour découvrir des prestataires et travailler avec des gens passionnés qui s’investissent dans leur relation avec le couple. Les demandes sont aussi arrivées grâce aux shooting photos.

À l’époque quand on avait Coco Beach je n’avais pas encore de compte Instagram. Une copine artisan à Bordeaux m’a aidé à prendre en main le réseau, mais je pensais sincèrement ne pas y arriver !
Pour Coco Barn, j’ai commencé avec IG après les travaux. Je me suis prise au jeu et ça a bien marché, sans grande surprise puisque IG marche bien dans le secteur des mariages.

Aujourd’hui il y a une activité mariage qui se fait de mai à septembre. Donc le reste du temps tu te consacres aux chambres d’hôtes dans les Landes ?

Depuis la naissance des enfants, on met de côté l’aspect chambres d’hôtes, car c’est devenu trop dur à gérer. Si on continue, on sait qu’on ne va plus être aussi disponibles pour les hôtes.

La formule gîte correspond à l’évolution de notre famille et facilite la gestion. Il y a effectivement de la demande mais je n’ai pas trop communiqué dessus pour le moment. Mais l’année dernière on a eu des réservations et des groupes.

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Tu te gardes une période de fermeture pour vous ?

Oui de novembre à fin avril. Nous avons donc une saison courte de remplissage. Le mois d’avril est compliqué car en mars il pleut beaucoup. En mai il y a aussi moins de fraîcheur et d’humidité.

Est-ce que vous faites appel à des prestataires pour vous aider ?

Pendant 2 ans on ne travaillait qu’en binôme : Antoine avait en charge le jardin et moi le ménage et l’entretien du linge. Et honnêtement c’était fastidieux ! En plus je l’avais déjà fait sur les Surfs camp. Du coup, on a préféré utiliser notre trésorerie pour se faire accompagner plutôt que d’avoir un salaire. L’année dernière on a embauché des freelances pour s’occuper de certaines constructions dans le jardin. Une aide précieuse pour nous permettre de gagner du temps dans les projets.

Pour le ménage, on fait appel aux services d’une conciergerie. Étant donné qu’elles sont indépendantes, elles facturent en fonction du nombre d’heures qu’elles ont fait sur le mois. Pour le linge, on le délègue au pressing du Leclerc (pas très sexy) le seul prestataire disponible.

Comment as-tu meublé ton bien ?

Je tenais à garder le côté esthétique de la literie ainsi que le confort, car on fait pas mal de shooting photo en hiver. Je travaille avec la marque Annabelle Kern pour le linge de lit (elle est à Marseille).
Pour le linge de toilette, j’ai acheté un stock de foutas brodées au fil doré Febronie, car ça prenait moins de place à ranger et à laver.

Pour les chambres d’hôtesau Coco Barn, on propose un service de lits faits avec le linge de toilette mis à disposition ainsi que le nécessaire de toilette. En événementiel c’est le même principe.

Pour la literie, mon père avait des contacts. On avait de supers prix et des lits in-cro-yables !
Des matelas d’une qualité unique, car ils viennent d’un fabriquant espagnol : Velfont (le plus de ces matelas : un côté ferme et l’autre moelleux).

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Tu travailles avec le channel manager Eviivo, en es-tu satisfaite ?

Oui, au début j’ai bataillé car je voulais une interface esthétique et facile à prendre en main. Et clairement, c’est Eviivo qui m’a le plus convaincu. Je paye une trentaine d’euros par mois et en plus ils ne prennent pas de commission sur mes réservations.

Sur quels canaux de distribution le Coco Barn est-il commercialisé ?

J’ai pas mal évolué. Au tout début, j’ai démarré avec Booking, Abritel, Airbnb… Abritel comme c’est Homeaway, on est sur une clientèle étrangère. J’y ai toujours fait de belles rencontres. Airbnb ça n’a pas toujours été top j’ai vite arrêté et Booking encore plus…

Au début, on n’a pas le choix d’aller sur ces plateformes pour se faire connaître, car il y a le stress de payer ses charges ! Ensuite grâce à instagram et tous ces entrepreneurs qui se sont lancés dans les chambres d’hôtes et gîte (depuis 3 ans c’est la folie avec le monde qui est arrivé sur le marché) on a pu commencer à attirer une certaine clientèle.

J’ai adoré Enjkey, We Go GreenR… des plateformes qui m’ont permis d’attirer des hôtes à notre image. Ces personnes sont arrivées là sans se tromper, ils n‘avaient pas juste regardé des photos mais réellement lu les textes et compris notre concept. Grâce à ces plateformes, cela a été une autre façon de travailler.

Aujourd’hui comme on fait du gîte et qu’on a beaucoup de demandes, on en a de moins en moins besoin. Effectivement, je fais une majorité de réservations en direct via IG (mon canal principal avec les Instagrammers du voyage). Les Instagrammers m’ont permis d’avoir une belle communauté et de faire de belles rencontres !

Tu as fait des partenariats ou ce sont eux qui ont publié les contenus de leur propre initiative ?

Je n’ai jamais eu à payer un Instagramer. Tout s’est fait au feeling. Des Instagramers venaient ici d’eux-mêmes. J’ai aussi invité des Instagrameurs qui ont ensuite accepté ou décliné mes propositions. Même s’il y en a peu, il y a aussi l’Office du Tourisme qui m’envoie des gens sur des périodes creuses en général.

J’ai aussi offert des nuitées et proposé des jeux concours qui ont bien marché, mais ça c’était il y a deux ans. Aujourd’hui je ne sais pas avec l’algorithme d’Instagram si ça aurait le même impact.

Combien de temps prend la gestion de ton compte IG ?

Beaucoup trop de temps ! J’aimerais que quelqu’un fasse à ma place mais ce ne sera jamais comme j’ai envie. J’ai du mal à lâcher ! Ça peut me prendre plusieurs heures par jour : le temps de créer les contenus, entretenir le réseau, liker/commenter, rester en contact avec la communauté et les influenceurs, les architectes…

Maintenant je suis à fond dans les podcasts puis j’échange avec les gens derrière. Tout ça je le rentre dans la partie marketing. C’est une partie indispensable qui me permet d’avoir des idées de projet. J’y consacre au moins 1H / jour.

Tu crées tes posts au fil de l’eau ou sont-ils créés en avance ?

Un peu des deux mais je ne suis pas assez assidue. À l’heure où il faut publier moi j’ai les enfants…
Les posts spontanés, j’en fais pas tant car je ne montre pas trop de choses du quotidien.

C’était une limite pour toi de préserver ta vie personnelle ?

Au tout départ, c’était un choix de ne pas montrer notre vie, car de par notre métier, on accepte de faire entrer les gens dans notre intimité. De ce fait, je n’avais pas envie de l’exposer sur les réseaux à des gens que je ne connais pas, qui allaient regarder mon compte sans même échanger avec moi. Et je n’avais pas envie de montrer nos enfants.

Puis il y a eu la naissance de notre fils atteint du syndrome de Moebius. C’était très compliqué et ça l’est toujours… J’étais en dépression pendant 1 an et demi. Je jonglais entre gérer mon fils malade, les rdv médicaux, gérer le Coco Barn, les mariages… tout en même temps ! Je ne voyais plus personne.

Je n’avais donc pas du tout la tête à discuter avec ma communauté sur IG. Et je pense que je ne serais pas prête à m’exposer sur IG. Le tout est de rester aligné avec ce qu’on ressent… En plus le compte IG grossit bien.

Tu fais aussi des shootings… Peux-tu nous donner tes tarifs ?

Je ne propose pas tellement de tarif demi-journée. Par contre, j’en propose à la journée.
On a un prix selon les saisons. Par rapport aux tarifs, ça dépend vraiment de la marque. Ce n’est pas le même investissement selon la taille de l’entreprise, car ils n’ont pas le même budget s’ils viennent à 3 ou au contraire avec une équipe de 15.

Les grosses marques utilisent aussi mon identité pour vendre leur produit. Une journée en hiver est facturée 500 euros HT et une journée en été entre 800 et 1000 euros HT. Ces tarifs ne comprennent pas la restauration, sauf le café et le thé.

J’adore le shooting, c’est la partie de notre métier que je préfère. Mais j’en organise pas assez. Le Covid nous a beaucoup freiné du coup on communique moins dessus. Il faudrait que je relance toutes les agences qui référencent les lieux de shootings mais j’ai pas eu le temps. C’est toujours pareil il faut être partout à la fois…

Quels sont les futurs projets pour le Coco Barn Wood Lodge ?

Me dégager plus de temps ! Et du coup avoir une trésorerie plus large pour embaucher plus de freelance, afin de déléguer la partie administrative qui me prend énormément de temps. Cela nous permettrait d’avoir plus de temps pour peaufiner l’intérieur et l’extérieur.

Dans le rétroviseur de Corenthine des chambres d’hôtes dans les Landes

Il est temps de regarder le chemin parcouru avant de s’ouvrir à de nouvelles perspectives…

Quelles sont les principales leçons que tu retiens de ton parcours ?

L’importance d’être bien accompagné : experts comptables, artisans… Se créer un entourage solide sur qui compter.
Être solide dans le duo : ne pas avoir peur de mettre les choses à plat surtout quand on est en couple et qu’on gère le pro et le perso sur le même lieu et en même temps.
Ne pas se mettre trop de limites et dépasser ses peurs : avoir confiance en soi pour réaliser son projet, croire en l’énergie qu’on est capable de déployer pour mener à bien un projet.

Quelle est la plus grosse difficulté à laquelle vous avez été confrontée ?

La naissance de notre fils avec son syndrome qui lui a causé une paralysie faciale. C’était en même temps que le lancement du Coco Barn en 2019 (on allait avoir des mariages, une belle saison qui arrivait…).

Au moment où j’ai accouché, on a mis un mois à comprendre ce qu’il avait. Le syndrome de mon fils touche 100 cas en France et 1000 cas dans le monde, alors mon boulot j’en ai fait abstraction !
On a rencontré Martha dans l’événementiel, à qui j’ai tout délégué car émotionnellement c’était impossible.

Je suis restée 1 mois avec mon fils à l’hôpital c’était très dur et ça l’est toujours, ça nous a beaucoup freiné dans notre élan. La naissance d’un enfant change une vie, mais le syndrome de mon fils m’a transformée.

Quel est ton plus beau souvenir au cours de l’activité ?

La naissance de mes enfants. Mais aussi d’autres souvenirs avec mes hôtes…
À chaque fois que la nuit tombe, quand la golden hour arrive et que les hôtes nous disent que c’est magnifique avec la lumière qui passe au-dessus des arbres, avec les reflets de la rivière et des bougies.

C’est aussi le fait que les gens nous disent qu’ils n’ont pas besoin d’aller à l’autre bout du monde. Se dire qu’on fait du bien aux gens, qu’on a su déclencher des déclics auprès de certaines personnes qui ont osé déménager de Paris et venir s’installer dans la région, afin de travailler pour soi-même !
Le fait d’inspirer les gens qui osent changer de métier (en faisant ce qu’ils aiment réellement) après être reparti de chez nous ! C’est hyper gratifiant !

Pour conclure…

Il est bientôt l’heure de se dire au revoir, mais avant de quitter Corenthine petit partage d’inspirations …

Dans quels établissements aimerais-tu séjourner le temps d’un week-end ?

J’en ai 6 :
● Les cabanes spa Pella Roca
● La maison Bel Estiu
● La Ferme du Vent
La grenouillère
● Les cabanes de Rensiwez
● Les maisons Enamoura

Trois d’entre eux ont déjà été interviewés dans le podcast !

Finissons en musique ! Quel titre illustre le mieux l’état d’esprit des chambres d’hôtes Coco Barn Wood Lodge dans les Landes ?

“Le Temps est Bon” de Bon Entendeur !

Merci pour ce moment Corenthine, j’ai l’impression d’avoir parlé à une amie de longues dates ! C’était un bonheur de t’écouter et j’espère avoir le plaisir de te rencontrer un jour !

L’épisode s’achève là… Si vous l’avez aimé, faites-le nous savoir ! En laissant 5 étoiles et un avis sur Apple podcast ou en partageant votre écoute sur Instagram. Je vous donne rendez-vous dans 15 jours pour un nouveau témoignage ! En attendant, on se retrouve sur les réseaux sociaux !

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