C’était censé être un projet à développer au moment de leur retraite… Isabel et Maxime ont décidé de donner vie à leur projet bien avant ! Leur rêve ? Créer un hébergement insolite dans un cadre naturel ! Une aventure intense, menée non sans difficultés que nous retrace Isabel…
Je vous souhaite une belle écoute / lecture !
Rencontre avec Isabel Sanchez des Cabanes & Spa Pella Roca
En quête de sens et d’un métier orienté vers leurs engagements, Isabel et Maxime se sont lancés dans une folle aventure…
Peux-tu te présenter, nous dire quelques mots sur ton parcours et sur le projet Pella Roca ?
Je suis Isabel. On a créé le domaine Pella Roca en juillet 2015 avec mon mari Maxime. On a tout quitté pour créer un hébergement insolite ; un petit domaine dans le Quercy avec des cabanes écologiques et un service de luxe puisque chaque cabane est équipée d’un jacuzzi écologique et d’un sauna. C’est notre rêve et celui de nos clients…
Comment vous est venue cette idée de créer un hébergement insolite et comment s’est mis en place ce projet ?
Alors, moi je suis espagnole. Mais ça fait longtemps que je suis en France. Je suis ici depuis 2001. En 2006 avec mon chéri on est parti au Brésil et on a travaillé 1 an là-bas.
On a découvert beaucoup de projets écotouristiques qui n’existaient pas encore trop en France. On s’est dit qu’un jour à la retraite on ferait ce type de projet.
Très vite on s’est rendus compte que la retraite c’était bien trop loin et qu’on avait envie de monter ce projet avant ! On avait aussi envie d’un changement de vie, je pense que ça arrive souvent aux trentenaires. Trouver quelque chose qui ait plus de sens et qui nous plaît pour de vrai… et voilà on s’est lancé comme ça !
Des cabanes avec un côté chic… Tu peux nous en dire plus ?
L’idée c’était un projet d’accueil et d’hébergement. Ça s’est affiné en fonction de nos envies, de l’étude du marché et de ce qu’on avait envie de vivre au quotidien en phase aussi avec notre vie de famille.
L’étude de marché a démontré que les logements séparés étaient quelque chose qui pouvait très bien fonctionner. Le côté écologique et nature allaient très bien avec ce type de logements et de projets qu’on a décidé de créer.
L’idée c’était que vous puissiez en vivre tous les 2 ou l’un de vous devait-il garder un emploi principal ?
Selon l’étude de marché on devait pouvoir en vivre tous les 2 mais c’était aussi l’idée. Ca aurait été difficile de garder un autre emploi et d’exercer cette activité comme on le souhaitait. Si ça n’avait pas marché, on a envisagé que l’un de nous puisse continuer de travailler.
Qu’est-ce que vous faisiez dans la vie avant de créer un hébergement insolite ?
Maxime était ingénieur informaticien à Toulouse. Et moi j’étais directrice d’une galerie d’architecture et design. J’ai touché à plusieurs choses (compta, communication…) qui m’ont beaucoup servi par la suite. Mais ce n’était pas le même métier du tout !
Vous avez 2 enfants ?
Oui. Ils avaient tout juste 3 et 5 ans quand on a commencé. On les a vu grandir dans ce cadre merveilleux plutôt qu’en ville à Toulouse.
Créer un hébergement insolite : les démarches
Quelles démarches le couple a-t-il dû effectuer pour mener à bien son projet de création d’hébergement insolite ? À quelles difficultés ont-ils été confrontés au niveau des financements ?
Comment avez-vous démarré votre projet ? Quelles étaient les différentes étapes pour le mettre en place?
La première étape c’était la prise de décision : décider qu’on allait mener à bien un projet d’hébergement. On a commencé à regarder ce qui se faisait en France et une fois qu’on a défini que c’était bien des cabanes avec la dimension bien-être comme on voulait, la partie la plus difficile était de trouver le terrain.
Il fallait un terrain constructible et suffisamment naturel pour pouvoir créer les cabanes. C’est la problématique à laquelle de nombreux porteurs de projet se heurtent. On a fait une bonne étude de marché pour nous guider dans ce choix. On a trouvé le terrain sur Leboncoin, sans surprise !
Il a fallu vérifier que le projet était possible, que les cabanes étaient constructibles. On s’est fait accompagner par différentes instances avec plus ou moins de succès dans ces démarches. On s’est lancé dans la phase de construction et création de projet une fois qu’on a trouvé et étudié le terrain.
Avez-vous déjà déterminé le nombre de cabanes que vous vouliez ?
On savait qu’on partait sur un projet de petite taille, pour plusieurs raisons (budget, logistique, réglementaire). On est partis avec un permis de construire pour 4 cabanes et c’est ce qu’on a aujourd’hui. Elles ont mis du temps à arriver mais elles sont là !
Une fois que vous avez trouvé le terrain pour créer un hébergement insolite, vous avez affiné l’aménagement en fonction des contraintes du terrain. Avez-vous fait vous-mêmes ces cabanes ?
On n’est pas du tout du métier mais il y avait des tutos sur Youtube et on a été très bien entouré pour créer notre hébergement insolite. De part mon ancien métier, je connaissais pas mal d’architectes. On a une très bonne copine designer qui a réfléchi avec nous à l’ameublement. On a pu se questionner sur chaque objet, chaque utilisation, l’esthétique sur une petite surface telle qu’une cabane.
Ça a été la clé du succès de nos cabanes, tout ce côté déco ! Pour tout ce qui est construction, on a fait l’accompagnement à l’autoconstruction. Un artisan nous a accompagnés pour la construction des 2 premières cabanes et nous on était sa main d’œuvre et on a avancé comme ça !
Sur le terrain, y’avait-il déjà une bâtisse ? J’imagine que vous vous êtes logés sur place ?
Tout à fait. On a acheté une ancienne ferme qui n’était plus utilisée en tant que telle par les derniers occupants. C’était une vieille ferme en pierre blanche, magnifique. Elle nous a tout de suite plu ! Il y avait 9 hectares autour avec une belle vue sur les vallons.
Combien de temps a-t-il fallu entre le 1er et le dernier coup de marteau pour créer un hébergement insolite?
On est arrivé en septembre 2014 pour monter le projet. Il a encore fallu 2-3 mois pour finaliser les démarches administratives (permis…). On a commencé autour du 14 février et on a fini les 2 cabanes autour du 7 juillet. Ça a été très intense car on a très peu vu nos enfants. C’était très dur car on n’avait pas les financements pour le faire de façon plus confortable on va dire…
On a tout donné, on ne regrette rien. Si c’était à refaire, on ne sait pas si on aurait le courage…
Vous aviez la contrainte d’ouvrir le plus vite possible pour pouvoir rentrer de l’argent et commencer à rembourser. Vous avez fait un emprunt pour l’achat du terrain ?
On a fait un emprunt mais les banques ne voulaient pas trop nous suivre côté professionnel. On a fait comme Emilie Maison Bel Estiu, en demandant un prêt avec nos CDI. Un courtier en assurances nous a conseillé de ne pas nous embêter.
Du coup, ça a marché mais on n’avait pas une enveloppe extensible. La campagne de crowdfunding n’a pas tellement pris, alors on a fini par financer la fin de la construction de nos cabanes avec la réservation.
Vous étiez encore en poste pendant la construction des cabanes ?
Non, à partir de janvier aucun de nous 2 n’était en poste. On a pu se consacrer au montage du projet. On a eu la chance de recevoir des aides du chômage pour la création d’entreprise ce qui nous a permis de faire des investissements pour le domaine et créer la 3e cabane.
Sur quel statut juridique avez-vous développé l’activité ?
Dès le début on était en SARL, deux co-gérants assujettis à la TVA.
S’agissant de cabanes, êtes-vous considérés comme des gîtes ou des chambres d’hôtes ?
Figure-toi que c’est un point qui nous a toujours agacé. Légalement on serait chambres d’hôtes. Par contre, on ne peut pas communiquer sur le fait qu’on est chambres d’hôtes car le bâtiment n’est pas attenant à la maison.
Sur tous les papiers je dois mettre “chambres d’hôtes”, mais 2 mois après l’ouverture j’ai eu la répression des fraudes qui m’a dit que je ne devais pas l’indiquer. On n’a pas le droit de dire qu’on est chambres d’hôtes car ça peut être trompeur pour le public, même si l’administration le considère comme tel… On n’est ni hôtel, ni établissement recevant du public. Mais on a les prestations qui accompagnent le statut de chambres d’hôtes : linge, petit-déjeuner, ménage…
Ça peut te limiter dans le nombre de cabanes et de couchages ?
On ne peut pas faire 5 cabanes et plus de 15 couchages. Si on avait envie et que les règles d’urbanisme nous le permettaient, rien ne nous empêcherait de créer plus de cabanes.
Est-ce que vous vous êtes fait accompagner pour le montage financier et la création de l’activité?
C’est surtout pour la partie étude du marché qu’on s’est fait accompagner par une association à l’époque à Toulouse. Des personnes âgées à la retraite accompagnaient bénévolement des jeunes dans le montage de leur projet. C’était hyper intéressant d’avoir ces échanges intergénérationnels avec ces personnes qui avaient un regard d’entreprise et qui posaient des questions pertinentes sans connaître le sujet.
C’était d’une grande aide pour moi qui travaillais dans la culture donc plus des milieux public et associatif. On s’est fait accompagner par la CCI sur certaines questions ponctuelles ainsi que par le Conseil Régional. Certaines institutions nous ont aidé pour nos demandes de subventions.
Comment cela s’est mis en place ? S’agit-il de subventions destinées à la mise en place du projet de création d’hébergement ?
Si je me trompe pas, l’organisme qui nous a accompagnés, nous a aidé à faire notre demande de subvention, qui elle, est gérée par la Région et qui récupère les fonds européens. Il y a un co-financement entre la Région et les fonds Européens.
C’est basé sur un projet qui répond à des critères touristiques ?
Oui tout à fait. Les Fonds européens sont là pour dynamiser un territoire, développer un tourisme de proximité. En fonction de chaque territoire il y a des fonds qui vont aller à l’agriculture, au tourisme ou aux différents projets…
Vous avez différents labels notamment le Qualité Tourisme. Est-ce que c’était important de vous faire labelliser dès le départ ?
Je vais dire les choses comme elles sont et pas comme on aimerait les entendre :
- on est labellisé Gîtes de France, parce qu’il nous fallait un label pour avoir la subvention.
Malheureusement Gîtes de France n’a jamais été à même de nous apporter grand chose… C’est pas faute d’avoir participé à moderniser ou à échanger pour qu’ils aient des retours sur comment fonctionne ce label. Rien n’a abouti…
Avec Qualité Tourisme, on a considéré que c’était un plus pour analyser notre activité et se rendre compte qu’on ne s’endormait pas sur nos acquis, qu’on se questionnait sur notre produit vis-à-vis de la clientèle. On l’a depuis peu, depuis cette année.
Le travail en amont de Qualité Tourisme est très intéressant pour analyser ce qu’on propose, comment on analyse nos retours clients, comment on travaille notre expérience du début à la fin. On est contents de réaliser que les clients restent au cœur de notre projet !
Ce n’était pas trop lourd en termes de démarches ?
Non, c’est bien géré. Il y a des outils pour analyser, suivre sa labellisation de façon aisée avec des outils en ligne. Pour moi c’était pas lourd et ça allait ! Mais cet aspect de lourdeur que tu évoques c’est ce qui nous freine pour éventuellement en acquérir d’autres comme des labels plus tournés écologie…
On s’arrête là car on fait déjà suffisamment, on se demande ce que ça va nous apporter à part du travail supplémentaire.
Le label a une valeur pour asseoir vos engagements mais pas pour avoir un meilleur taux de remplissage car je vois que ça marche très bien pour vous sans lui…
C’est exactement ça. À l’heure d’entamer ou pas un travail pour acquérir un label, ce qu’il faut surtout c’est être honnête avec soi-même et se demander pourquoi je veux ce label ?
Si on le veut pour avoir plus de monde, il faut se poser les bonnes questions, ce que ne fait jamais le label. Il faut qu’il nous envoie les bons indicateurs, ce que ne fait jamais le label. Avoir le label clé verte c’est pas ce qui va faire qu’un client écologique va venir dans un gîte ou chambre d’hôte labellisé. Ce qu’il faut c’est une bonne communication et avoir une cohérence entre ce qu’on dit et ce qu’on fait.
La communication et la vente
Quelles stratégies le couple a-t-il choisi de déployer pour faire connaître les Cabanes Pella Roca ?
Quelle clientèle vous visiez ?
Notre projet a pas mal évolué avec le temps. Au début on s’était positionné sur quelque chose de très “nature” mais on ne parlait pas de luxe comme on peut en parler aujourd’hui. C’est la clientèle qu’on a commencé à avoir qui nous a positionné sur ce type de produits et qui nous a fait adapter notre proposition et notre communication pour être à la hauteur.
Malgré tout, on a tout le temps eu tous les publics : une Porche Cayenne garée à côté du Renault 5 ! L’évolution du projet de création d’hébergement insolite a fait que les prix se sont adaptés à l’offre et la demande. Aujourd’hui cela fait qu’on est positionné sur quelque chose de plus luxueux plutôt qu’au début où on était très très nature.
Sur quelles plateformes de réservation avez-vous fait le choix d’être présent ?
On a beaucoup de chance. On a un remplissage à 99% avec des réservations en direct. Ça a pratiquement toujours été le cas. Au début, on était dans des annuaires qui listaient les hébergements insolites. Après on s’est mis sur Airbnb, en mettant en gros le nom de notre domaine. Les gens venaient quand même directement. Au niveau des OTA on est toujours sur Airbnb.
Avez-vous beaucoup de clients étrangers ?
C’est essentiellement les français, car les étrangers n’ont pas le temps. En France on a une certaine notoriété, du coup les gens savent qu’il faut réserver en avance. Pour la clientèle étrangère c’est plus compliqué. Je leur dis de réserver pour l’été prochain quand ils demandent de réserver pour cet été.
Que signifie Pella Roca ?
La question du nom était compliquée ! On n’a pas trop cherché, on a pris le nom médiéval du village juste à côté. On n’est pas sûrs de l’origine étymologique mais Pella Roca signifierait la Roche à Fleurs. Dans notre paysage, on trouve beaucoup de roches où il n’y a rien qui pousse, tout est calcaire.
Pour le nom des cabanes, comment vous avez fait le choix ?
Là on n’y arrivait pas, c’était complètement raté. On avait déjà pris trop de décisions pour la déco, du coup c’était cabane 1 et cabane 2 ! On a renommé les autres, mais pour celles-ci ça ne vient pas.
Est-ce que tu utilises un Channel Manager dans la gestion du planning et l’édition de factures ?
J’utilise un logiciel qui fait PMS, channel manager et Booking engine, il s’agit d’Octorate, créé par des italiens. Une solution tout en 1 qui me convient tout à fait. Au début c’était difficile, mais c’est un outil hyper performant qui me permet surtout d’avoir un suivi clientèle du début à la fin et des messages automatisés.
C’est avec ce même logiciel que vous faites vos livrets ?
On fait un lien entre ce logiciel et le livret électronique. Mais il a été fait avec le site France Voyages qui est un annuaire en ligne. Ce livret électronique peut être créé très facilement grâce à cet outil et qui n’est pas très onéreux. Je ne saurais pas te dire ce que je paye par an, mais ça doit être autour de 100 euros par an.
On peut personnaliser nos couleurs, mettre les informations qu’on veut. Il y a même des flux RSS qui sont récupérés des données qui sont rentrées par les Offices de Tourisme sur des événements aux alentours. Après malheureusement, on vit à une époque où les gens ne lisent pas même s’il y a toutes les informations notées.
A titre anecdotique, pour arriver chez nous il y en a plein qui suivent le GPS mais on essaye de prévenir que le chemin n’est pas forcément fiable. Des gens m’ont même dit que le GPS m’a dit de tourner à gauche, mais qu’ils avaient vu nos panneaux pour tourner à droite et au final ils ont suivi le GPS…
J’ai mis les panneaux, c’est bien pour quelque chose ! Les gens n’ont pas le temps, l’information doit arriver tout de suite et ce n’est pas évident. C’est pour ça qu’ils ont un message Whats’App tous les matins avec toutes les informations à portée de main. Comme ça ils pourront toujours s’y référer en cas de besoin !
C’est un message rédigé que tu copies à chaque fois pour tes nouveaux locataires ?
Ils sont programmés via le logiciel. Ils ont un mail 15 jours avant d’arriver où je leur rappelle les options qui sont prises. Nos réservations sont faites entre 3 et 9 mois en avance. Donc c’est pas mal de leur faire un rappel et leur demander s’ils veulent d’autres options. Puis il y a un mail 48H avant avec les détails pratiques. Et le jour-même le matin de leur arrivée, ils reçoivent un message personnalisé, mais qui n’est pas programmé en avance à la différence des autres.
C’est une amélioration que j’ai demandé au logiciel pour ne pas avoir à le faire. Je leur donne des indications et des liens pour ne pas se perdre. Ça sert aussi à dire que je suis disponible sur Whats’App avant/pendant/après le séjour pour créer un lien à proximité.
J’ai vu que vous êtes beaucoup suivi par des influenceurs… Vous en recevez énormément. Est-ce que tu fais des partenariats ou ce sont eux qui viennent spontanément à toi ?
C’est un travail qui s’inscrit dans ma stratégie de communication. À ce jour, j’ai eu la chance d’être contacté directement de leur part. Aujourd’hui ça commence à changer, car je me suis mise une règle dans ma tête. Il fallait qu’ils aient au moins le double de ma communauté pour pouvoir faire un partenariat gratuit.
Comme on en arrive à avoir une communauté assez importante, je vais taper sur des influenceurs qui demandent à être rémunérés à juste titre, ce qu’on n’a pas fait jusqu’à présent. Du coup, ça demande de faire des choix et de voir combien ça coûte. Je pense que c’est quelque chose à faire, qui peut être très intéressant et qui peut vite porter ses fruits !
Comment ta communauté a-t-elle grossit autant selon toi ?
Grâce à ça essentiellement, après il y a aussi la notoriété !
C’est quelque chose qui te plaisait et que tu as appris sur le tas ?
J’étais curieuse car ça touche à la communication et parce que ça touche à notre travail, donc je pense que c’est important de l’être. Est-ce que ça me plaît ? Oui. Si ça me stresse ? Non dans la mesure où je ne rémunérais pas les influenceurs qui venaient car c’était un partenariat. Je n’exigeais rien non plus, c’était quitte ou double. Si c’était des influenceurs généreux qui aimaient mon produit, ils allaient forcément en parler.
Penses-tu que c’est ce qui t’aide à avoir aujourd’hui plus de 90% de remplissage en direct ?
Je pense qu’un truc qui nous permet d’avoir cet incroyable taux d’occupation c’est surtout les bons canaux et que notre produit est hyper chouette. Grâce à lui on est très bien remplis, même en semaine ou en hiver.
Le quotidien aux Cabanes & Spa Pella Roca
On imagine que la gestion de ces cabanes et de ce terrain doit demander une sacrée organisation ! Plongeons au cœur de l’activité d’Isabel et Maxime…
Au niveau des prestations repas, est-ce toi qui cuisines ?
C’est une option qu’on a envisagée depuis le début car il y a des restos autour de nous, mais les gens une fois dans leurs cabanes n’aiment pas trop sortir et préfèrent rester là. Ce qui se fait le plus, ce sont plutôt des paniers champêtres. Mais ils n’étaient pas toujours très appréciés par la clientèle et surtout avec peu d’options végétariennes.
Un vrai repas c’est toujours mieux qu’une boîte de terrine… On propose ces repas depuis le début. Jusqu’à l’année dernière je les faisais tout le temps moi-même. J’utilisais des produits locaux et bio.
Depuis l’année dernière, une de nos employées s’est blessée (elle avait une hernie discale) et pouvait moins s’occuper de tout ce qui était physique concernant le ménage des cabanes. Elle a commencé à m’aider pour la cuisine, à un moment où j’étais fatiguée de faire toujours la même chose. Une fois que tu as trouvé un bon plat qui fonctionne, tu ne t’amuses pas à changer tous les matins ! Nous on change une fois par an en fonction de la saison. Du coup, elle a commencé à m’aider et ça se passe très bien ! Je suis très contente.
Est-ce que tu peux nous décrire une journée type ?
Y’a pas de journée type quand on fait ce métier ! Ça fait longtemps par contre que j’ai arrêté de faire le ménage. Au bout de la deuxième année (quand on a eu la 3e cabane), on a pu embaucher pour faire le ménage.
Pareil pour le linge, au début on avait le nôtre mais avec 2 cabanes on était déjà à 3 lessives par jour. Quand on a eu la 3e cabane, c’était juste impossible, alors on a commencé à travailler avec un prestataire qui amène et reprend le linge sale, même si on a choisi une gamme écologique.
Mes journées c’est m’occuper de mes clients que ce soit en présentiel pour les accueillir ou leur dire au revoir. Je m’occupe aussi des potentiels clients qui arrivent des nombreuses voies qui n’arrêtent pas de se décupler. J’ai cette (bonne ou mauvaise ?) habitude de répondre très rapidement à tout le monde, ce qui me prend énormément de temps.
Sinon, je m’occupe de la comptabilité, de la communication, de la gestion. Donc je suis beaucoup devant l’ordinateur.
Combien de personnes avez-vous pour le ménage ?
On est ouvert pratiquement toute l’année. On doit avoir 2-3 semaines de fermeture et quelques petits jours de fermeture pour faire les travaux dans les cabanes. On est complet avec un taux de remplissage de 100%, du coup une personne ne peut pas travailler à temps plein. On a 4 personnes à temps partiel, comme ça elles travaillent 1 week-end sur 2 et ça permet une rotation sympa pour elles.
Ta moyenne c’est plutôt 1 ou 2 nuitées par réservation ?
Ma moyenne doit être à 1,2 ou 1,3. Chaque semaine on a quelqu’un qui reste deux nuitées mais c’est tout.
Ton mari qu’est-ce qu’il fait dans tout ça ?
Il doit être là-haut en train de bricoler quelque chose dans une cabane. Il s’occupe beaucoup aussi des extérieurs. On a un terrain de 9 hectares donc il y a toujours quelque chose à faire, sans compter les cabanes, la piscine, les panneaux solaires, le potager.
Actuellement vous pouvez en vivre tous les 2 et en même temps embaucher du personnel ?
Tout à fait !
Quand tu rencontres des gens et qu’ils te demandent ce que tu fais dans la vie, comment tu définis ton métier ?
Je dis que je gère des cabanes dans les arbres ou qu’on a un petit hôtel, un lieu d’hébergement à la campagne. Ça dépend avec qui on parle et ce qu’ils demandent !
Et tes enfants, comment définissent-ils cette activité là ?
Au début c’était bizarre pour eux, ils ne comprenaient pas si c’était des clients ou des amis. Maintenant qu’ils sont plus grands ça va ! Eux aussi veulent une cabane dans les arbres pour eux avec jacuzzi ! Ils s’en vantent un peu parfois car ils voient que le concept est connu par d’autres.
Ils sont plutôt fiers de nous, après je ne sais pas jusqu’à quel point ils réalisent les changements parce qu’ils étaient vraiment petits. En tout cas, ils sont contents d’être là ! On verra à l’adolescence après…
Dans le rétroviseur d’Isabel
Il est temps de regarder le chemin parcouru jusqu’ici, de prendre le temps de se féliciter de tout ce qui a été accompli…
Quelles sont les principales leçons que tu retiens de tout ce parcours ?
- il faut être accompagné, formé et connaître le milieu dans lequel on va se mouvoir ;
- il ne faut pas arriver avec des certitudes mais avec des connaissances et voir comment on les applique une fois qu’on est sur place ;
- il faut donner de sa personne pour monter son projet et avoir les financements parce que sinon c’est vraiment épuisant (ça peut décourager, briser le couple…). Pour nous c’était très dur mais c’est passé ;
- jamais lâcher : continuer de se former, s’intéresser et ne pas s’asseoir sur ses acquis, être curieux car c’est ça qui rend le projet passionnant.
Quel est le plus beau souvenir que tu retiens ?
Quand on a renouvelé nos voeux il y a deux ans, mon mari et moi. On a fait une grosse fête qui nous a permis de nous arrêter sur tout ce qu’on avait fait ! C’était un super moment de partage avec la famille et des amis. Finalement c’était le moment de fêter tout ce qu’on avait accompli. Car ça faisait 4 ans qu’on était en activité ! Ça nous a permis de prendre du recul, de se dire “waou” et d’être fiers de nous.
Si tu devais donner 3 conseils à un porteur de projet, quels seraient-ils ?
- se former et avoir une étude de marché béton
- ne pas idéaliser ce qui les attend : appréhender ce changement de vie comme un métier, de façon professionnelle et non comme un rêve d’avoir une chambre d’hôtes comme on entend encore trop souvent
- être honnête avec soi-même
Depuis 2015, avez-vous prévu de prendre des vacances et voyager ?
Prendre des vacances oui, mais déconnecter non ! On a pu prendre des vacances assez rapidement (1 an après) car on avait quelqu’un pour le ménage. On avait 2 personnes à même de pouvoir accueillir les clients.
Notre accueil n’est pas très compliqué. On a fait des petites fiches à disposition des clients dans les cabanes. Tout est assez maîtrisé et cadré. Du coup, j’ai jamais eu trop de problèmes à déléguer surtout si c’est pour partir en vacances. Les clients m’écrivent sur Whatsapp s’ils ont le moindre souci afin que je puisse les orienter à distance.
Et après ?
Comment Isabel se projette-t-elle à l’avenir ?
Comment te vois-tu dans 5 ans ?
Bah ici ! Je ne me vois pas ailleurs ! Enfin, je me vois avec notre nouveau projet de maison de vacances sur la côte catalane. J’aimerais que ça marche mais pas trop non plus, car j’aimerais bien aller en profiter. Car les cabanes on y va seulement une fois par an !
Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ou c’est encore top secret ?
C’est tout simple, c’est une maison de vacances à l’ancienne pour 2 familles, située pas loin des plages dans un lieu juste sublime, le village de Begur. La côte est magnifique pour aller nager et très adaptée pour faire de la rando, du VTT. C’est tout simple et c’est tout ce qu’on aime !
Y’a-t-il une date d’ouverture qui se profile ou pas encore ?
La signature définitive aura lieu la semaine prochaine. Tout l’hiver sera consacré aux travaux. On prévoit l’ouverture pour le printemps prochain… À suivre sur le compte Instagram.
Pour conclure…
Nous arrivons bientôt à la fin de cet échange sympathique…
Quelles sont tes envies d’évasion pour séjourner le temps d’un week-end ?
Je retournerai bien chez Bien loin d’ici pour leur piscine interminable qui permet de nager librement et que je recommande chaudement.
Quel titre illustre le mieux l’état d’esprit des cabanes & spa Pella Roca ?
Wonderful Life de Katie Melua, qui colle parfaitement avec la joie que je ressens tous les jours de faire ce métier !
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